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Top 14: "Mes adducteurs n’étaient vraiment pas beaux", avoue Arthur Retière

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Arthur Retière sera-t-il encore Rochelais, la saison prochaine? Rien n’est moins sûr et son nom devrait bien continuer d’animer le marché des mutations dans les semaines à venir. Longtemps gêné par une pubalgie à répétition, l’international (1 sélection) semble enfin épargné par ses adducteurs. Fenêtre de tir idéale pour se montrer. Il s’explique pour RMC Sport.

Arthur Retière, vu votre activité face à Pau (victoire 36-8 du Stade Rochelais samedi dernier), votre pubalgie ne semble plus qu’un lointain souvenir, non?

Ça va mieux, oui! Après, il me reste à travailler encore un peu le cardio. Rien ne remplace les matchs. Mais je n’ai plus de douleurs. Juste une petite alerte contre Pau. À un moment où je glisse sur le ventre, je sens que ça me fait mal au pubis. En fait, c’est une adhérence qui a lâché. C’est normal, c’est classique. En muscu, je fais des abdos un peu spéciaux. Surtout pour le transverse et pour consolider les adducteurs.

Soulagé? Vos rechutes vous ont souvent freiné. Notamment la saison passée.

J’avais vu le chirurgien il y a cinq ans, il n’avait pas voulu m’opérer. J’avais fait des exercices. C’était parti, revenu…Il y a trois ans, c’est revenu vraiment très souvent. Je me suis fait infiltrer plusieurs fois par saison. À un moment, c’était trop.

"À mon réveil de l’opération (en juillet 2021), le chirurgien m’a dit: "Heureusement que je t’ai opéré des adducteurs. Depuis deux ans, c’est comme si tu jouais avec une déchirure des adducteurs!""

Au point de vous inquiéter pour votre carrière ?

Oui et se faire infiltrer le pubis, c’est vraiment douloureux. Et chiant car tu loupes un mois de compétition après. À mon réveil de l’opération (en juillet 2021), le chirurgien m’a dit: "Heureusement que je t’ai opéré des adducteurs. Depuis deux ans, c’est comme si tu jouais avec une déchirure des adducteurs!". Ils n’étaient vraiment pas beaux. C’était tout le temps tendu mais je ne pensais pas que c’était à ce point-là. Le chirurgien a vu l’IRM, il m’a dit: "je t’opère tout, direct". Je lui fais confiance.

Vous allez enfin pouvoir enchaîner…

Enchainer le plus possible. Faire des bons matches. Aider l’équipe et revenir très, très bien.

Vous arrivez en fin de contrat en juin, à La Rochelle. Comment le vivez-vous?

Je pense beaucoup à mon avenir. Pour l’instant, je ne sais pas de quoi sera fait la saison prochaine. J’ai une saison à terminer ici. Je veux essayer de la terminer de la meilleure des manières.

Vous avez eu des contacts, entre autres, avec Toulouse…

Je suis courtisé. Après, à moi de regarder ce qu’il y a de mieux pour moi et avancer.

Excluez-vous de rester au Stade Rochelais?

Pour l’instant, je n’ai pas reçu de proposition de prolongation de contrat ici. Donc je ne sais pas. Mais pourquoi pas. On verra. Je ne peux rien dire parce que je ne sais pas. C’est ma sixième année, ici. Ça se passe bien. Ça va vite, quand même. J’ai connu pas mal de choses. Je n’aurai jamais pensé faire cent matches. Avec Mathieu Tanguy, on est deux à avoir fait cent matches à 23 ans.

"Je jouerai à n’importe quel poste si on me le demande"

Avez-vous ajusté certaines choses pour espérer retrouver le XV de France, treize mois après votre première et unique sélection?

T’es obligé de t’entraîner plus pour y arriver. Faire plus de jeu au pied, de choses comme ça. Le travail paye toujours. J’espère qu’il paiera un jour. Je me donne les moyens pour y arriver. J’ai beaucoup d’ambitions et d’objectifs personnels.

Votre père Didier Retière (Directeur technique national de la FFR) ne cache pas qu’il aimerait un jour vous revoir davantage en 9, votre poste de formation. Et vous?

Pas plus que ça, ça ne m’excite pas (rires). J’aime beaucoup les espaces, je préfère ce poste d’ailier/arrière. Je me fais plaisir. Après, je reviens quelquefois en 9, quand même. Ça ne me dérange pas. Tant que je suis sur le terrain, j’aime bien. Je jouerai à n’importe quel poste si on me le demande.

Vous avez débarqué à La Rochelle, en 2016, avec un « profil » 9-15. Vous attendiez-vous à glisser sur l’aile?

Non, pas du tout. C’est totalement différent. Sur les placements, par exemple. C’est Garba (Xavier Garbajosa, son entraîneur de l’époque), je crois, qui m’a fixé à l’aile. On avait réfléchi à ça la deuxième année. Sur le premier match, je joue à l’arrière et je me fais les croisés. Mais c’était parti pour que je joue ailier/arrière cette saison-là.

Par Romain Asselin