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Top 14: "On a joué le jeu de l’équipe de France", explique Jean Bouilhou au sujet de la gestion des internationaux

A la sortie du Tournoi des VI Nations, le Stade Toulousain, actuel leader, se tourne vers le money time de la saison, en Top 14 comme en Coupe d’Europe. Après avoir bien géré la période de doublons (quatre victoires pour une défaite), le staff se passera encore de certains internationaux, au repos, lors du déplacement à Castres ce samedi. Mais alors que le temps de jeu de ces cadres sera scruté d’ici au début de la préparation de la Coupe du monde, l’entraîneur des avants, Jean Bouilhou explique que lui et le staff penseront aussi à leur équipe.

Après une coupure et avant votre huitième de Champions Cup face aux Bulls, ce derby à Castres vous permet-il de vous replonger de manière directe dans la compétition?

Ce match tombe toujours bien, il est toujours placé au même endroit depuis trois ans. C’est toujours un match que l’on joue après le Tournoi. Je ne sais pas comment sont organisés les calendriers, mais force est de constater que c’est toujours après le Tournoi qu’on les affronte. Notamment chez eux. Il a le mérite de nous remettre dans le bain de la compétition après un repos bien mérité.

Vous souciez-vous de la situation du Castres Olympique (11e au classement et qui joue le maintien) ou est-ce que c’est quelque chose que vous ne regardez pas?

Très sincèrement, on se préoccupe de la situation de Castres. On sait que cette équipe, quand elle bat Toulouse, c’est un résultat qui est toujours très favorable et parfois lance leur saison. C’était le cas l’an dernier. Ce derby très particulier, que depuis plusieurs saisons on a du mal à gagner, est pour nous un vrai challenge. C’est toujours un test de caractère là-bas. On connaît les vertus de cette équipe. Ils nous ont battu en demi-finale, on sait que la dernière victoire au Stadium a été compliquée (22-18, ndlr), donc on s’attend forcément à un match à la hauteur de leur réputation chez eux.

Le contexte avec le match de l’an passé, où vous vous étiez inclinés (19-13), avec moins de marge au classement, sera toutefois différent…

Oui clairement différent. C’est un sujet sur lequel on a beaucoup travaillé, à l’intersaison notamment. Et à part en novembre, ça a payé. On finit premier de cette période de doublon, avec onze points d’avance sur le deuxième. C’est très positif pour l’ensemble du club et ceux qui ont participé à cette période. Donc oui contexte différent, mais encore un match de doublon. On va encore y aller avec une équipe amoindrie, c’est certain. Mais ça permettra à certains de pointer le bout de leur nez.

"On fera le nécessaire pour que les internationaux se reposent"

Vous avez laissé des cadres au repos (Baille, Marchand, Flament, Cros, Dupont, Ntamack et Ramos). Leur temps de jeu sera évidemment observé d’ici la fin de la saison et le début de la préparation à la Coupe du monde. Votre situation sportive confortable va-t-elle changer la donne concernant leur utilisation d’ici le mois de juin?

Cette gestion des internationaux, on en a parlé: on a joué le jeu de l’équipe de France nous aussi. On a rempli notre part du contrat, avec du repos donné aux uns et aux autres pendant plusieurs mois. Maintenant, c’est à nous de récolter les fruits de ce travail engendré pendant plusieurs mois pour aborder deux phases finales, la Coupe d’Europe et le championnat. On mettra tout ce qui est en notre pouvoir pour que les joueurs internationaux soient le mieux possible pendant ces périodes-là. Et après, effectivement, si on arrive à avoir encore de bons résultats en Top 14, il y aura peut-être des engagements futurs. Mais seul l’avenir nous le dira. Car on entre dans des matchs à élimination directe. Imaginons que l’on perde contre les Bulls, le week-end suivant, il n’y a rien. Ça se fera vraiment au fur et à mesure de l’avancement dans la compétition. Si on va loin, pas loin… et sur le classement en Top 14.

Mais vous avez plus de marge que l’an passé à ce sujet…

Bien sûr. L’an passé, on avait fait jouer des internationaux qui avaient gagné le Tournoi à Castres. Ce qui n’est pas le cas, à une ou deux exception près, ce week-end. Mais l’équipe qui a joué en leur absence a montré ses valeurs puisque, je le répète, elle a accentué l’avance au classement.

Est-ce que vous prenez également en compte, en terme de management, le fait que ces internationaux puissent avoir la Coupe du monde en tête?

Oui, bien sûr. Mais comme le répète souvent Ugo (Mola), le haut niveau appelle souvent le haut niveau. C’est donc en jouant des matchs de haut niveau qu’ils continueront à rester au haut niveau. Et en l’occurrence il y en a quelques-uns qui y arrivent. On fera donc le nécessaire pour qu’ils se reposent, mais aussi pour qu’ils soient prêts pour les matchs de haut niveau qui les attendent.

Par Wilfried Templier