Top 14: vers des matchs à huis clos plutôt que des reports

De l’avis d’un président de Top 14: "c’est la peste ou le cholera". Lundi, il faudra pourtant choisir. Réunis en début de semaine prochaine à Toulouse, les hommes forts des clubs de Top 14 et Pro D2 voteront. Deux choix s’offriront à eux: des matchs à huis clos ou un gel du championnat jusqu’au 15 avril en raison du coronavirus. Mardi, lors d’une longue réunion téléphonique, le sujet a déjà été longuement abordé. Ce sera évidemment encore le cas tout au long de la semaine et chaque club devra peser le pour et le contre avant de se prononcer lors de l’Assemblée Générale. D’ici là, la Ligue Nationale de Rugby enverra vendredi deux dossiers à tous les clubs avec l’étude des deux scénarii.
Les militants du report en passe de changer d'avis
"On prendra la moins mauvaise des solutions", résume le président lyonnais Yann Roubert. Au LOU, on aimerait évidemment éviter un match à huis clos contre Clermont le 28 mars au Matmut Stadium alors que ce devait être un record historique d’affluence… Sauf que "ce scénario abominable" semble désormais probable. A la LNR, on souhaite maintenir les rencontres. C’était d’ailleurs le message du président Paul Goze aux clubs mardi. Même objectif à l’EPCR qui gère les Coupes d’Europe (les quarts ayant lieu début avril). Et ceux qui militaient pour un report des trois prochaines journées ces dernières heures sont en passe de changer d’avis. "C’est une désormais la très forte tendance", nous a-t-on indiqué. Car une telle éventualité s’annonce particulièrement complexe sur le papier.
"Nous n’avons absolument aucune garantie que la situation soit meilleure après le 15 avril, reconnait un président. C’est un vrai risque. Il faudrait aussi jouer des matchs en semaine, mais Provale (le syndicat des joueurs) est y opposé et le diffuseur (Canal+) ne verrait pas ça non plus d’un bon œil, surtout après les reports des matchs de Ligue 1 en raison des gilets jaunes. Sans oublier que le contrat des joueurs s’arrête le 30 juin…" Surtout, tout le monde a également en tête le stade de Nice, l’Allianz Riviera, a été réservé pour les demi-finales du Top 14 le week-end du 19 juin, ainsi que le Stade de France une semaine plus tard pour la finale…
La LNR veut amortir le choc
Mardi soir, le président clermontois Eric de Cromières serait pourtant resté sur ses positions. Comme a priori Perpignan en Pro D2. Mercredi matin, La Rochelle a précisé sa préférence dans un communiqué tout en reconnaissant que ce serait difficilement réalisable, comme pour mieux se couvrir auprès de ses supporters. "Le Stade Rochelais, à l'instar de nombreux clubs de Top 14, prône un report des 3 journées concernées pour limiter le préjudice pour le club, ses supporters et ses partenaires, mais, dans ce contexte exceptionnel et incertain, la mise en œuvre de cette mesure impliquerait des problématiques importantes." Pour ne pas dire insolubles…
Evidemment, le manque à gagner sera grand, voire énorme, pour l’ensemble des clubs. La billetterie ainsi que les hospitalités représentent une part importante du budget des formations de l’élite, avec plusieurs centaines de milliers d’euros perdus à chaque réception. La LNR en a évidemment conscience et pourrait faire des gestes significatifs en assouplissant notamment les règles de la DNACG sur les réserves des clubs. "Il s’agira d’amortir le choc", selon un proche du dossier. L’inquiétude reste grande. Et d’ici lundi, les appels téléphoniques vont se multiplier… "Economiquement, l’idée des reports est bonne, mais elle n’est pas réalisable, résume un président initialement favorable au report. Mais que vaut un championnat sans ses supporters ? Sans doute pas grand-chose…"