RMC Sport

Toulon croise les doigts pour l'après-Saint-André

Le départ de Philippe Saint-André plonge le RCT dans l'inquiétude

Le départ de Philippe Saint-André plonge le RCT dans l'inquiétude - -

Au club comme dans la rue, le départ de l'entraîneur qui a relancé le RCT ces deux dernières saisons ne fait plus l'ombre d'un doute. Mais on s'interroge sur l'avenir, alors que le Championnat de Top 14 reprend ce week-end.

Si le mercure frôle toujours la barre des 40° à Toulon, le départ annoncé de Philippe Saint-André pour le XV de France ne fait pas bouillir la Rade. Dans le club comme chez les supporteurs, l’heure est au fatalisme. Mais si, dans l’esprit de ceux qui font le RCT, le départ de PSA est acté, la nouvelle ne laisse pas de marbre, les commentaires n’épargnant ni la FFR ni l’entraîneur en partance. Ce mercredi, alors que le complexe Ange Siccardi était vide, les joueurs étant au repos, le téléphone de Mourad Boudjellal a chauffé. Avec le coup d’envoi de la saison de Top 14 ce week-end, Toulon reçoit Biarritz samedi (17h), le président du RCT se démène pour trouver un successeur au « Goret ».
Acculé, même si le départ de son entraîneur valorise indirectement le travail accompli depuis deux saisons à Toulon, le patron du club varois manie le chaud et le froid avec l’instance fédérale. « On va peut-être me demander un contrat plus important que celui de Philippe parce que je suis dans l’urgence, et ça ce n’est pas moi qui vais le payer. Si ça me coûte de l’argent, il ne partira pas ! Je veux bien être au service de l’équipe de France, mais la Fédé doit comprendre que je suis gentil mais pas brave. Brave dans le Sud, ça ne veut pas dire gentil. Je suis un président gentil, mais pas con. »

Avertissement sans frais pour Pierre Camou et la maison bleu. Si Boudjellal épargne son entraîneur, la décision de PSA d’embrasser un destin de sélectionneur ne lui fait pas que des amis sur la Rade. « Ça confirme ce que je pensais de Saint-André : il ne va pas au bout de son discours. Nous laisser comme ça, est un peu surprenant, s’emporte André Herrero, ancienne gloire du stade Mayol. Mais le RCT s’en sortira, ce qui importe c’est que Boudjellal et sa dynamique restent. »

Le RCT, demi-finaliste la saison dernière, s’en remettra-t-il ? Son président se veut philosophe et veut prendre la nouvelle à contre-pied. « Sur le moment, une nouvelle n’est ni bonne ni mauvaise. Si votre femme vous quitte, vous dites que c’est une mauvaise nouvelle, mais si ensuite vous rencontrez une femme avec qui vous êtes dix fois plus heureux, ça devient une bonne nouvelle. Peut-être qu’un jour on se dira la même chose avec Saint-André… » Aubin Hueber, ancien membre du staff avant l’arrivée de Saint-André poursuit. « Le muguet doit rester porté bien fièrement sur la poitrine de chaque joueur. Les hommes passent et le club reste. »

« Si c'est Umaga, ça ira »

Chez le petit peuple de la cité varoise, on veut croire à des lendemains tout aussi heureux, et pour se faire, on regarde du côté de Boudjellal, artisan du renouveau du RCT. « J’ai été déçu de la façon dont ça s’est passé, mais j’ai confiance en Mourad Boudjellal, il ne s’est jamais planté », raconte Michel, qui tient le bar La Tribune, aux pieds de Mayol. Lionel, à ses côtés, ne cache pas son inquiétude quant à l’identité du successeur. « Qui aura les épaules pour succéder à Saint-André ? » « Si c’est Tana Umaga, ça ira, lui a déjà fait des miracles », clament les deux supporteurs. Toulon, c’est une petite équipe qui fait des gros coups. »