Toulon et Boudjellal « douchés-coulés » par Grenoble

Virgile Bruni - -
80e minute de jeu à Mayol. Quelques instants après la sirène, un homme se tient difficilement debout, tout près du banc grenoblois. Les yeux en larmes, le visage déformé par les sanglots. Cet homme, c’est Fabrice Landreau. Et ces larmes ne sont autres que la manifestation majuscule de sa joie. Car Grenoble vient, une poignée de secondes plus tôt, de s’offrir sur le fil le scalp de Toulon (22-21). Comme un symbole, c’est Jonny Wilkinson, qui avait, comme à son habitude, nourri le compteur-points du RCT de son délicieux jeu au pied, qui a involontairement offert aux Isérois l’ivresse d’un succès de gala, en voyant sa passe victorieusement interceptée par Raitini. Avant que Caminati ne transforme et ne libère les siens…
« Cette interception à trois minutes, c’était quelque chose qu’on espérait, mais qu’on n’imaginait pas vraiment, confiera Landreau en conférence de presse. On n’y croit tellement pas, qu’on laisse passer ces émotions… On a tous un peu craqué à ce moment-là. » Difficile de faire autrement. Surtout lorsqu’on fait tomber le champion d’Europe une semaine après avoir précipité la chute du champion de France en titre, Castres. Et pas n’importe où : à Mayol, où Toulon n’avait plus perdu depuis un an. Le coup de tonnerre est retentissant, la performance spectaculaire. Et la conséquence au classement fort sympathique puisque la formation iséroise remonte provisoirement à la 5e place. Cela valait bien les quelques larmes de Fabrice Landreau…
Boudjellal : « Bernard (Laporte) en a marre »
…et une sortie forcément attendue de la part de Mourad Boudjellal, suite au deuxième revers consécutif des siens. « On peut refaire le match 36 fois, on peut s’en prendre à l’arbitrage mais il faut d’abord féliciter Grenoble, qui a bien joué le coup à Mayol, qui a fait le match parfait à l’extérieur » a d’abord lâché le président varois. Avant d’afficher de gros signes d’inquiétude, notamment au sujet de son entraîneur, Bernard Laporte, qu’il a senti à bout à l’issue de la rencontre.
« J’espère qu’il n’y aura pas trop de conséquences en interne sur le mental de mes joueurs et des entraineurs, a-t-il avancé. Mon principal problème aujourd’hui, c’est que lundi Bernard soit à Berg. C’est quelqu’un qui réagit toujours à chaud, et je sais que ce soir il en a marre. Bernard Laporte, c’est Bernard Laporte. Quand on l’a recruté, on n’a pas pris l’entraîneur le plus modéré et le moins imprévisible qui soit. C’est un électron libre. Il va, il vole, il papillonne, il va où il veut, il n’est retenu nulle part, à part par la passion. » Et peut-être encore Toulon… Affaire à suivre.
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