Toulon : Laporte risque gros

Bernard Laporte - -
Nous sommes le 4 janvier dernier. Toulon reçoit Grenoble pour le compte de la 16e journée de Top 14. Les Varois mènent de six points en fin de match. A un peu plus de deux minutes de la fin, un avantage est en cours pour le RCT, qui a le ballon. Sitôt l’avantage annulé par l’arbitre, les Grenoblois interceptent le ballon et inscrivent un essai transformé, synonyme de victoire (22-21) à Mayol. Bernard Laporte quitte la tribune en rage. « Ce cher Laurent Cardona, cette "pipasse", déclare le manager toulonnais quelques jours plus tard sur RMC. Il est nul, c’est un incompétent complet et tout le monde le dit. Là, j’estime qu’il nous vole. »
Attaqué, l’arbitre de la rencontre réplique, toujours sur RMC : « Je le dis sur le ton de l’humour, si je rentre dans le vestiaire et que je fais trembler Bakkies Botha (deuxième-ligne RCT ndlr), je suis fier de moi. Je trouve ces propos-là un peu étranges, autant de jours après la rencontre. Je pense que cela cache autre chose. Une défaillance propre, soit de Bernard Laporte lui-même, soit de ses hommes. » Si le principal intéressé avait préféré prendre ces propos sur le ton de l’humour, ce n’est pas le cas la Ligne nationale de rugby (LNR), qui a décidé de convoqué Bernard Laporte et son club, responsable des propos de son employé, ce mercredi devant la commission de discipline.
Jugement rendu jeudi ou vendredi
Mais pas de quoi effrayer l’ancien sélectionneur du XV de France. « Je vais aller aux Baumettes ? Il faut prendre ça en dérision. Ils font leur métier. Mais je suis content d’y aller pour parler aussi des sanctions de la commission de discipline. » Bernard Laporte risque pourtant gros. L’ex-entraîneur du Stade Français pourrait écopper une sanction exemplaire. Dans ce cas, le règlement prévoit une sanction plafond de 1500 euros d'amende pour l’auteur, 20 000 euros pour le club, mais surtout une interdiction de vestiaire et de tribunes qui pourrait s'étendre de 4 à 42 semaines (en Top 14). Il serait néanmoins en mesure d'exercer ses fonctions d'entraîneur au quotidien, en dehors des matches.
Si la sanction plancher est une relaxe pure et simple, cette possibilité parait assez improbable. En 2012, le manager varois avait déjà été interdit de banc et de vestiaire 60 jours pour des propos injurieux envers un autre arbitre, Romain Poite. Toutefois, Bernard Laporte ne sera pas jugé en qualité de récidiviste puisque ces faits remontent à une précédente saison. La Commission de discipline est donc censée ne pas en tenir compte avant de rendre sa décision, attendue entre jeudi et vendredi.
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