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Toulon, premier coup d’éclat

Matt Giteau

Matt Giteau - -

Toulon a pris le dessus sur Perpignan dans la forteresse d’Aimé-Giral (15-21) au terme d’un match disputé où les trente acteurs n’ont pas compté leurs efforts. Les Toulonnais ont été solides sur les fondamentaux quand les Catalans ont délivré une prestation pleine de promesses.

Le RCT, finaliste malheureux du dernier championnat, est arrivé avec les certitudes d’un effectif qui se connaît et d’une campagne de matches amicaux réussie (18 essais marqués pour 3 encaissés en 3 matches). Les hommes de Bernard Laporte ont prouvé à Aimé-Giral que ces performances n’étaient pas qu’un feu de bois en s’imposant en Catalogne (21-15). Ils se savaient attendus et ont répondu présent, sûrs de leur force et portés une fois de plus par un Wilkinson quatre étoiles auteur d’un sans-faute dans ses tirs au but.

Face à eux Perpignan a pourtant fait belle figure. Après une saison 2011-2012 gâchée dans les grandes largeurs, le public d’Aimé-Giral a découvert quatorze nouveaux visages. Durant l’été, le président Paul Goze a effectué la grande lessive. Marc Delpoux, l’homme qui a mené le promu Bordeaux-Bègles à une belle 8e place pour son retour dans l’élite grâce à un jeu chatoyant, a pris en main les destinées des Sang et Or. Pour ce premier match de la saison, le nouveau technicien a choisi d’imposer sa patte, alignant huit de ses renforts estivaux dont une troisième ligne inédite Strokosch-Narraway-Leo au cœur d’une équipe joueuse.

Wilkinson est déjà prêt

Les Varois eux n’ont présenté que trois nouvelles têtes. Ils n’ont surtout pas pris leur adversaire à la légère. Pour preuve, une énorme bataille menée dans les rucks et dans les phases de conquête. D’ailleurs, la première période s’est limitée à un duel de buteur. Hook de l’USAP et Wilkinson du RCT n’ont jamais tremblé, punissant les irrégularités adverses, la plupart du temps au sol (12-15, 39e). Dans une rencontre équilibrée où chaque équipe a montré ses muscles, Toulon s’est concentré sur la conquête et la défense, posant un rideau de fer sur ses 22 m. Au contraire Perpignan, notamment porté par l’enthousiasme de ses recrues le centre Mafi ou l’arrière Guitoune a fait feu de tout bois en deuxième période, sans trouver la faille.

Les mêlées ont offert un combat spectaculaire jusqu’au premier manqué au tir de James Hook (12-18, 56e). Dans un décor de maillots déchirés et de charges survitaminées, l’ouvreur gallois a rapproché les locaux (15-18, 68e). « Wilko », son homologue britannique, a alors fait étalage de tout son talent, passant un drop magistral entre les perches (15-21, 69e). Malgré sa volonté débordante, le squad catalan s’est perdu dans quelques approximations coupables. Les Varois ont bien maîtrisé les velléités adverses sans dévier de leur plan de jeu. En gagnant dans la citadelle quasi-imprenable d’Aimé Giral, ils envoient déjà un message fort à leurs concurrents. Toulon est en conquête.

Jérôme Carrère