Un championnat à l'ombre du Tournoi

Privé de ses internationaux, Vern Cotter n'a pu se sortir du piège montpelliérain - -
Il n’y a pas que le Tournoi dans la vie. Henry Chavancy et ses coéquipiers du Racing-Métro en savent quelque chose. Les Franciliens ont fait le boulot devant Castres (20-13). Une première contre le CO depuis le retour parmi l’élite de la formation francilienne. Une première obtenue sans, notamment, Sébastien Chabal, Lionel Nallet et Andrea Lo Cicero, tous trois engagés dans le Tournoi des VI Nations. « Il nous manquait des joueurs importants dans le leadership de l’équipe, comme Sébastien, Lionel et Andrea, note le trois quart centre, pur produit du club parisien. D’autres ont pris le relais et l’ont bien pris. On avait à cœur de prouver que le Racing n’est pas qu’une somme d’individualités mais un groupe solidaire et homogène. »
Fort d’un Juan Martin Hernandez retrouvé et auteur d’un essai décisif dans le money time (68e), le Racing a rempli son contrat. Et est désormais seul dauphin du Stade Toulousain, vainqueur dans la douleur vendredi sur le terrain de La Rochelle (22-19). Un succès obtenu là aussi en fin de partie, grâce à la botte de Nicolas Bézy. Preuve des ressources des Rouge et Noir.
Perpignan paye un lourd tribut
Mais samedi, tout le monde n’a pas su « gérer » sans ses internationaux. Le poids des absents (Rougerie, Parra, Bonnaire, Pierre, Domingo, Bardy, Canale) a pesé lourd dans la défaite du champion clermontois à Montpellier (29-9). La tâche n’apparaissait pas facile, pourtant, pour un MHR privé de son guide, Fabien Galthié et de son relais sur le pré, François Trinh-Duc. Au lieu de cela, les Héraultais ont signé, de l’aveu d’Eric Béchu, une vraie grosse performance. « Une performance majuscule, insiste l’entraîneur-adjoint de Montpellier. Il y a eu quatre d’essais d’inscrits. Il y aurait pu y en avoir six ou sept. »
Toulon et Perpignan n’auraient probablement pas craché sur un tel scénario. Car les premiers, dépourvus d’inspiration sans leur ouvreur Jonny Wilkinson, ont peiné pour disposer de Brive (22-16). Les seconds, eux, ont connu, malgré l’obtention de leur premier point de bonus offensif, beaucoup de casse devant Agen (31-18) avec Marty (cheville), Grandclaude (genou) et Olibeau (entorse acromio-claviculaire) sur le flanc. « Ces blessures ne sont pas bénignes, regrettait Jacques Brunel à l’issue du match. Le résultat, en termes d’effectif, risque de nous handicaper. Les blessés étaient quasiment tous rentrés et on pensait avoir tout notre potentiel. » Un potentiel déjà « entamé » avec les absences des internationaux Mermoz, Tonita, Mas et Guirado. Et un handicap de plus pour des Perpignanais plus que jamais interdits aux faux pas dans leur quête de phases finales.
Le titre de l'encadré ici
Les résultats de la 18e journée|||
La Rochelle - Toulouse : 19-22
Toulon - Brive : 22-16
Bayonne - Bourgoin : 24-7
Montpellier - Clermont : 29-9
Perpignan - Agen : 31-18
Racing-Métro - Castres : 20-13
Stade Français - Biarritz : 31-18
Le titre de l'encadré ici
Galthié, coach téléphonique |||
La facture téléphonique de Fabien Galthié devrait indiquer un dépassement de forfait inhabituel à la fin du mois de février. « Exilé » en Angleterre pour des raisons contractuelles le liant à France Télévisions, l’entraîneur de Montpellier n’a pas assisté à la victoire de son équipe contre Clermont (29-9). Mais celui qui a commenté la large victoire de l’Angleterre contre l’Italie (59-13) n’avait pas totalement abandonné les affaires héraultaises. L’ancien demi de mêlée a en effet regardé le match sur Rugby + et a communiqué par téléphone avec l’un de ses adjoints chargé de la vidéo, Mathieu Auspry, qui transmettait les consignes à Eric Béchu, installé en tribunes. « On ne boude pas notre plaisir, salive Béchu à la tête d’une équipe troisième du Top 14. Et j’en connais un qui doit être content alors qu’il est en train de commenter à Twickenham. Il est parti hier (ndlr : vendredi). Je suis sûr qu’il était pendu au téléphone. Il doit être heureux de la performance de ses joueurs. » A croire qu’entraîner en Top 14 deviendrait aussi simple qu’un coup de fil.