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XV de France: "On est complètement au soutien de Vahaamahina", assure Machenaud

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Deux semaines après être rentré du Mondial, Maxime Machenaud, le demi de mêlée et capitaine du Racing 92, est de retour à l’entraînement avec son club et devrait disputer un derby crucial, entre les deux derniers du Top 14, face au Stade Français (dimanche, 16h50).

Maxime, deux semaines après votre retour du Japon, il reste quoi de cette aventure?

Le club nous a accordé quinze jours de repos, j’ai voulu pour ma part reprendre un peu plus tôt, jeudi dernier (31 octobre), pour essayer d’arriver un peu plus prêt sur cette semaine de derby qui est vraiment très important. Pour revenir petit à petit dans le groupe et assimiler les nouvelles choses avec un nouveau staff.

Il y avait un besoin de se replonger dedans très vite?

Oui c’est vrai que j’ai peu joué pendant cette coupe du monde, donc on a des fourmis dans les jambes, on a envie aussi de retrouver le quotidien, le club, les amis. Tout ça nous manque un petit peu et même si l’équipe de France a été une belle parenthèse, à nous maintenant de revenir en club.

Qu’est-ce que l’on garde avec un peu de recul de cette Coupe du monde au Japon? C’est du positif ou de la frustration?

C’est une expérience unique! Il y a eu une grosse préparation, on a fait près de trois mois de préparation intense où on a pu travailler des choses que l’on n’a pas l’habitude de travailler donc forcément je pense que c’est bénéfique pour tous les joueurs qui ont pu participer à cette Coupe du monde. Certains ont eu plus de temps de jeu que d’autres, mais ça reste un moment à jamais gravé. On a réussi à vivre un quart de finale de Coupe du monde où on aurait pu, je pense, aller plus loin. Il y a eu de la déception à la fin de cette compétition mais je pense que tous les joueurs sortent grandis par rapport à l’événement et ce qu’il faut faire pour connaître ce très haut niveau."

"Continuer à rêver de ce maillot bleu"

Et par rapport à ce que l’on promettait aussi à cette équipe de France avant le début du Mondial, c’est une réponse aux détracteurs? 

On côtoie les meilleurs joueurs du monde que ce soit en top 14 ou en Coupe d’Europe, on connaît le niveau et les exigences que cela demande. Après, forcément, il y a eu un nouveau staff, il a fallu se préparer un peu plus vite dans un nouveau système. Mais on a répondu présents. On sait comment on a perdu ce quart de finale aussi et je pense qu’il y a des choses à en tirer pour que l’équipe de France évolue dans le bon sens.

Vous en voulez à Sébastien Vahaamahina?

Pas du tout. Il y a beaucoup de joueurs qui se sont exprimés dans ce sens et non, au contraire, on est complètement au soutien de Sébastien. Il sait déjà, par rapport à lui-même, que c’est une grosse erreur. On a essayé de l’aider et le réconforter pour qu’il avance et que l’équipe de France continue à évoluer.

Et vous, vous en êtes où avec l’équipe de France? Est-ce que vous vous projetez sur 2023?

J’ai envie de m’exprimer sur le terrain, de jouer. J’ai eu peu de temps de jeu pendant cette Coupe du monde. On était trois (demi de mêlées) donc on savait qu’il y avait un joueur qui jouerait moins même si on s’est partagé les matchs sur les phases de poule où on a joué chacun un match. On a envie de toujours plus mais ça passera par des grosses performances en club pour essayer de continuer à rêver de ce maillot bleu.

L’Afrique du Sud a donc décroché le titre mondial… Vous avez regardé la finale?

Oui forcément! Ce sont deux équipes qui méritaient leur place en finale avec l’Angleterre qui a impressionné en demies et qui peut être y a laissé beaucoup de plumes. Enchaîner l’Australie, la Nouvelle Zélande et l’Afrique du Sud c’est toujours très difficile et je pense que les Sud-Africains sont arrivés avec plus de fraîcheur dans cette finale et ils ont dominé toutes les collisions. Et dans ce sport, quand on n’avance pas devant c’est toujours difficile de remporter un match.

Du coup, il faut vite se replonger dans le vif du sujet avec un derby entre deux clubs en grande difficulté. C'est important que vous, les internationaux, soyez là?

Bien sûr, on connaît la situation du club, on l’a subie de loin, on a suivi l’équipe et on était impuissant face à ce début de saison qui n’est pas catastrophique mais qui, au niveau comptable, fait qu’on est 13ème. A nous de vite retrouver le collectif pour aider l’équipe, chacun individuellement. Mais ça passera par une réponse collective. On doit s’imprégner de ce collectif pour apporter notre pierre à l’édifice.

"Engranger des points et essayer de relever la tête en championnat"

Deux semaines seulement de coupure, c’est suffisant? Vous avez finalement moins joué qu’un joueur de top 14, mais la préparation a été longue et mentalement la compétition est très prenante…

Je pense qu’on avait surtout besoin de retrouver notre famille. Moi qui suis papa, c’est important après autant de temps loin de chez soi de se retrouver en famille et partir en vacances était le meilleur moyen. Après, ça fait aussi du bien de retrouver le quotidien et nos repères. Mais quinze jours, c’est suffisant, et on a tous hâte de fouler le terrain avec le Racing.

Comment vous avez suivi votre club pendant le Mondial?

C’était difficile parce que les matches étaient en pleine nuit donc on regardait le matin les résultats et les résumés. Il y a un nouveau staff, un nouveau système de jeu donc c’est toujours difficile à mettre en place. A nous de vite s’imprégner de tout ça pour retrouver des résultats qui n’ont pas été bons, mais dans le contenu il y avait des bonnes choses quand même, avec une bonne conquête.

Vous diriez que la situation est moins compliquée au Racing qu’un Stade Français?

On va s’occuper de notre cas! Toulouse non plus n’a pas eu les résultats espérés. On savait que cette période serait difficile. On va s’occuper de nous, si il y a une chose que l’on va maitriser, c’est d’abord notre situation à nous.

Vous en avez parlé avec Paul Gabrillagues et Gaël Fickou les deux Parisiens du XV de France?

Oui, forcément. On savait qu'on allait surement prendre part au derby… Même si en allant au bout du mondial, on ne l’aurait surement pas joué. On sait que pour les deux équipes c’est déjà un match important car c’est un derby, mais avec les résultats et la situation actuelle des deux clubs, ça devient primordial.

Quand on fait le bilan de ce début de saison avec la Coupe du monde, on constate sans surprise que les clubs avec le plus d’internationaux ont été les plus impactés sur les résultats...

C’est comme ça… Les clubs essayent de s’adapter, c’est toujours très difficile par rapport à plusieurs paramètres. Mais on ne va pas se cacher derrière ça, c’est pareil tous les quatre ans et on le savait. C’est toujours difficile de rattraper des points mais il faut y croire et travailler dur à l’entraînement pour relever la tête.

Du coup vous êtes rentré dans un club qui croit toujours pouvoir être dans les 6 premiers en fin de saison? Ou qui veut juste sauver la situation?

Il va falloir engranger des points mais on va essayer de ne pas s’alarmer. Il faut petit à petit construire notre saison, on va essayer de rebâtir des choses solides pour engranger des points et rattraper la tête du classement. Ça va être compliqué on le sait, mais on est un club ambitieux et on a envie de retrouver vite le haut du tableau.

C’est surprenant de retrouver ces deux clubs dans cette situation?

Les deux clubs ont été impactés par rapport à cette Coupe du monde. On n’est pas les seuls et on savait que ce début de saison allait être un peu faussé, à nous de répondre présent sur le milieu et la fin de championnat. Tous les points maintenant vont être importants. Que ce soit un derby contre le stade Français ou une autre équipe, tous les points sont importants. Le derby arrive à ce moment-là… A nous de bien le préparer.

Julien Richard