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A Eymet, le cœur du rugby est partagé

Eymet vu du ciel

Eymet vu du ciel - -

Situé au sud de la Dordogne, Eymet, petit village de 2 500 habitants, abrite 400 ressortissants britanniques. Cette commune est fortement marquée par la présence des sujets de sa Gracieuse Majesté. Forcément, à quelques heures d’un Angleterre-France brûlant, on ne parle plus que de ça.

Pendant la Guerre de Cent Ans, Jean de Beuil et ses hommes envoyèrent quelques Anglais dormir avec les poissons, dans le Dropt, qui coule au Sud d’Eymet. Un endroit judicieusement surnommé « Le Trou des Anglais ». Depuis, les choses ont bien changé. Les sujets de sa Gracieuse Majesté dorment dans de jolies maisons et vivent en excellente cohabitation avec les habitants, certains se sont même mariés avec des Français(es). Au début des années 60, les prix de l’immobilier ont poussé les Anglais à quitter leurs comtés pour les coteaux du Périgord, qu’on surnomme parfois le « Dordogneshire », comme une province anglaise. De 400 habitants britanniques en hiver (soit 20% de la population), Eymet passe à 30%, voire 40% de sa population affichant pavillon anglais en période estivale. Dans la commune, tous les affichages sont faits en français et dans la langue de Shakespeare. « Les Anglais qui sont venus à Eymet sont là pour la vie à la française, les écoles pour les enfants, les services de la commune », analyse Jérôme Betaille, le maire d’Eymet. « Ils sont quand même gaillards ! La bière, il ne faut pas s’amuser à ça avec eux… », pense plus prosaïquement Jean-Michel, le patron du « Café de Paris », épicentre du village quand il s’agit de rugby. La perspective du « Crunch » n’embrase pas la commune. Bien au contraire. C’est l’Entente cordiale. En 2007, lors de la demi-finale de Coupe du monde enlevée par le XV de la Rose, 600 personnes s’étaient rassemblées devant l’écran géant placé… sur le mur de l’église. Dans l’équipe de rugby locale, on compte trois Anglais dont Mickaël Wall, agent immobilier à la ville : « On est les plus forts. On vous a battu deux fois en Coupe du monde », fanfaronne-t-il. « Si l’Angleterre gagne, je prends ta licence et je la déchire tout de suite » lui répond du tac au tac Ludovic, son président. Le camp des perdants pourra prendre sa revanche. Dès dimanche, sur le terrain de cricket aménagé non loin de la commune. Avec, à « five o’clock » (17h), le traditionnel « tea time ». Forcément.

M.M. avec Olivier Schwarz à Eymet