RMC Sport

Brunel, le « faux » frère

Jacques Brunel

Jacques Brunel - -

Ancien entraîneur des avants de l’équipe de France, Jacques Brunel va affronter les Bleus, ce samedi (15h30) en qualité de sélectionneur de l’Italie. Loué par ses anciens joueurs, le Gersois s’est fondu dans son nouveau rôle au point d’avoir appris l’hymne transalpin.

Avant même la prestation de ses joueurs sur le terrain du Stade de France, ce samedi face à la France (15h30), Jacques Brunel sera scruté. Spécialement au moment des hymnes. Le nouveau sélectionneur italien a, en effet, promis qu’il fredonnerait le fameux Fratelli d'Italia (frères d’Italie, ndlr) après avoir assidument suivi des cours de langue suite à l’annonce de sa nomination après la Coupe du monde à la place de Nick Mallett. « Le Gascon flanqué d’un flacon d’Armagnac pourra chanter l’hymne italien sans aucun problème ! », s’amuse Paul Goze, président de Perpignan qu’a quitté Brunel en fin de saison dernière.

Viendra ensuite le révélateur du terrain. Qu’il connait bien. Pendant dix ans, le technicien français a fréquenté assidument la pelouse du Stade de France en qualité d’adjoint de Bernard Laporte en charge des avants de l’équipe de France (2001-2007), puis en tant qu’entraineur de Perpignan (2007-2011) avec qui il a remporté un Bouclier de Brennus (2009) et disputé une autre finale de Top 14 (2010). Son premier match officiel à la tête de la Squadra Azzurra lui réserve des retrouvailles fortes en émotion. « Ça va faire un peu bizarre de le retrouver contre nous, assure Nicolas Mas, pilier international de l’USAP. Il a beaucoup apporté à Perpignan. Et, pour ma part, il m’a beaucoup aidé. »

Mas : « Quelqu’un de passionné »

Face à ces Bleus qu’il connait si bien, le Gersois ne manquera pas de billes. Même s’il s’appuiera avant tout sur la qualité d’un groupe en pleine maturité malgré son élimination dès la phase de poule de la dernière Coupe du monde (3e derrière l’Australie et l’Irlande). « C’est un entraîneur très fin avec une réflexion intéressante sur le rugby, prévient Serge Betsen, ancien international. Il a emmené, avec lui, son intelligence tactique. »

« Il connait notre façon de fonctionner, craint Imanol Harinordoquy qui l’a côtoyé à Pau. On le connait aussi un peu, donc on ne s’attend pas à un match facile. » Une évidence quand on connait le professionnalisme et l’implication de l’homme à la moustache, partout où il est passé. « A Perpignan, il s’était très bien intégré, poursuit Mas. Là, il a fait sa première conférence en italien, ça prouve qu’il s’investit à fond. C’est quelqu’un de passionné. » Méfiance donc. « Je crois qu’il préfère le champagne à l’Armagnac, conclut Goze, mais ça, c’est un détail, ça lui servira à fêter les victoires de l’Italie. » Espérons qu’il ne sabre pas une bouteille pour sa première. Un an après la défaite des Bleus à Flaminio (22-21), cela ferait mauvais genre.