Dusautoir : « En 2007 on eu peur, là, non… »

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Thierry, pourquoi ces matches face aux Anglais restent-ils à part ?
Il y a cette opposition historique, qui a été plus belliqueuse les siècles précédents, mais qui se retrouve encore dans le rugby. C’est un héritage que toutes les catégories connaissent, même chez les jeunes. Pour les autres nations aussi, à l’exception peut-être de l’Italie, jouer l’Angleterre, c’est un peu particulier. C’est toujours un sommet dans le tournoi, et eux aussi apprécient d’être au centre de tout ça.
Sentez-vous un sentiment de revanche dans le groupe après la défaite de l’an dernier (34-10 à Twickenham) ?
Il y a avant tout l’envie de réussir un grand rendez-vous face à eux, après 2003 (demi-finale Coupe du monde), 2007 (quart de finale Coupe du monde), 2009 (tournoi). Sur les matches importants, ils sont plus pragmatiques, alors que nous on est passé à côté. Gagner contre eux sera la condition sine qua non pour réaliser le Grand Chelem.
Comment décririez-vous le jeu anglais ?
Les Anglais sont très agressifs sur les points de rencontre. Ils pratiquent le pick and go pour gagner un maximum de terrain, et pour utiliser le jeu au pied de leur n°10. C’est un jeu basé sur une grosse confiance envers leur pack. Ça tombe bien parce que nous aussi.
Le chemin est-il étroit entre l’envie de bien faire et la peur de mal faire ?
Ces quatre matches du tournoi nous ont permis de grandir, on a tout connu : dominer, se faire dominer, se faire rattraper… On ne peut jurer de rien en raison de la pression du Grand Chelem à domicile, mais comme le dit l’entraineur il vaut mieux se trouver dans cette situation. Il faut avant tout penser à battre l’adversaire sur ce match, la récompense du Grand Chelem, viendra après.
L’absence de Jonny Wilkinson change-t-il quelque chose ?
Flood était de la raclée qu’on a prise l’année dernière à Twickenham. Les Anglais ne perdent pas grand-chose. Il est peut-être un petit peu moins précis et moins long, mais il est performant dans l’animation.
Quatre Français sur les six joueurs de la short-list qui désignera le meilleur joueur du tournoi. Est-ce une première reconnaissance pour le rugby français ?
Le meilleur joueur du tournoi est habituellement issu de la nation vainqueur. Si on fait le Grand Chelem ça favoriserait les chances de voir un Français.
Dans quel état d’esprit abordez-vous ce dernier rendez-vous ?
Il y a cette envie de remporter le match synonyme de Grand Chelem. Sans tomber dans l’excitation, je ne vois pas la peur qu’il y a pu avoir en 2007. C’est un peu différent, et ce ne sera pas une excuse en cas de défaite.