La dernière marche

Le capitaine tricolore va tenter de guider l'équipe de France vers son premier Grand Chelem depuis 2004. - -
En découdre avec son ennemi juré lors de l’affrontement ultime. France-Angleterre, c’est viscéral ! Gagner et parader ou perdre et être humilié. C’est tout ce qui se jouera ce samedi soir au Stade de France à partir de 20h45. La configuration du Tournoi des VI Nations fait qu’il y a rarement des finales lors de la dernière journée. Les Bleus peuvent toucher le jackpot, le neuvième Grand Chelem de l’histoire de l’équipe de France, ou perdre tout ce qu’ils ont amassé depuis le mois de février. Quitte ou double face aux hommes de la Reine. Alors forcément, quand l’histoire et l’échec sont si proches, la peur rôde. « Il y a énormément de détermination et en même temps la crainte de tout perdre, confie le sélectionneur Marc Lièvremont. Autre chose qu’un Grand Chelem serait une grande déception. »
Ce phénomène est accentué par la présence de l’Angleterre en face. La perfide Albion qui se joue de nous dans les moments les plus importants. En demi-finale des deux dernières Coupe du monde, les Français, pourtant favoris, sont passés à la moulinette par le XV de la Rose. L’an passé, encore en lice pour gagner le Tournoi, la France avait été éparpillée façon puzzle aux quatre coins de Twickenham, 34-10.
Même en difficulté dans cette compétition où elle n’a gagné que deux matches l’Angleterre, se fera un malin plaisir d’éteindre toutes les bonnes intentions bleues et de nous faire pleurer d’avoir perdu ce Grand Chelem qui tendait les bras. « On a vu par le passé qu’il ne fallait pas regarder leurs performances précédentes. Jouer les Français suffit à leur motivation. Ils parviennent à trouver les ressources pour nous embêter. Souvent contre eux on se perd », avoue Sébastien Chabal qui débutera la partie sur le banc des remplaçants.
Ça va être la guerre !
On se perd dans le combat, la base du jeu des Anglais, armés façon tank à l’avant. Et les Français ont toujours du mal à ne pas se consumer dans cet exercice contre eux. « A chaque fois qu’on les a battus, on les a dominés devant. Cette saison, ça sera encore la même histoire. Si on gagne le combat, on gagnera le match. Sur tous les points d’impacts, ça sera la guerre », avance Dimitri Yachvili. Cependant, depuis six mois et les tests de l’automne, le pack français marche au super et a désossé notamment les attelages sud-africain et irlandais. « Il ne faudra pas être trop fou fou, prévient Imanol Harinordoquy. Sinon on s’exposera. Ça sera encore plus fort dans l’intensité que contre l’Irlande. Il faudra faire preuve de patience. »
En place depuis deux ans et demi, Marc Lièvremont n’a rien gagné à part deux succès de prestige sur la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. L’armoire à récompenses est toujours vide Mais le niveau des Bleus grimpent à mesure que la Coupe du monde se rapproche. Gagner ce samedi c’est se gonfler de certitudes en vue du Mondial. Un mot qui n’existait pas pour ces Bleus il y a un an au sortir de ce même Tournoi.