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La saga des Grands Chelems

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Depuis ses débuts dans le Tournoi, l’équipe de France a remporté huit Grands Chelems.

1968 : Les Cambérabéro, héros malgré eux
Ce premier Grand Chelem du XV de France met les Cambérabéro, Lilian, demi de mêlée, et Guy, ouvreur, à l’honneur. Très en vue en 67, les frangins de la Voulte veulent raccrocher, mais la blessure de Gachassin, pressenti pour former la charnière du Tournoi avec Mir, les poussent à revenir sur le pré pour le match d’ouverture au pays de Galles. Une apparition qu’ils espèrent être la dernière, comme ils l’expriment dans un courrier au sélectionneur. Mir-Gachassin sont rappelés pour France-Angleterre. Mais à l’issue d’un remaniement « sauvage », les Cambérabéro sont définitivement réintégrés. Malgré eux, mais sans regrets.
Les matches
Ecosse - France 6 - 8
France - Irlande 16 - 6
France - Angleterre 14 - 9
Pays de Galles - France 9 - 14

1977 : Le triomphe des quinze mercenaires
Le deuxième Grand Chelem de l’histoire du rugby français est l’œuvre de quinze joueurs qui disputent la totalité du tournoi. Un groupe emmené par Jacques Fouroux qui, autre record, n’encaissera pas le moindre essai. « Combat, combat, combat », les trois maîtres mots de ces guerriers qui refusent de quitter la pelouse, et abusent de l’éponge magique pour continuer à jouer blessé. Fouroux, qui tirera cette année là ses dernières cartouches, est au XV de 77 ce que Platini sera au Onze de 84 : un capitaine-entraîneur.
Les matches
France - Pays de Galles 16 - 9
Angleterre - France 3 - 4
France - Ecosse 23 - 3
Irlande - France 6 - 15

1981 : La naissance de Casque d’or
Jean-Pierre Rives, capitaine courage, est le joueur emblématique du troisième Grand Chelem des Bleus. Déjà présent en 1977, le troisième ligne aile, s’il marquait peu (20 points en 59 sélections), enflammait le jeu de par son courage et son flair. Capitaine de la première équipe de France vainqueur de la Nouvelle-Zélande, à Auckland un certain 14 juillet 1979, Rives fut prénommé Casque d’or par Roger Couderc, célèbre commentateur de télévision, qui fit du Toulousain la première icône télévisuelle du rugby moderne.
Les matches
France - Ecosse 16 - 9
Irlande - France 13 - 19
France - Pays de Galles 19 - 15
Angleterre - France 12 - 16

1987 : Sella l’Incomparable
Le deuxième Grand Chelem de l’ère Fouroux met en lumière le trois-quarts centre Philippe Sella. L’Agenais est l’archétype du joueur de lignes arrières athlétique voulu par l’entraîneur du XV de France. Sella marque les esprits par son essai de 80 mètres contre l’Angleterre (15-19). Surnommé l’Incomparable, le joueur présente toutes les statistiques qui justifient son statut : 2e Français le plus capé (111 sélections) derrière Fabien Pelous (118) et Français ayant le plus joué en Tournoi (50 matches), avec 13 participations ininterrompues de 1983 à 1995. Sella fait partie du cercle très fermé de six joueurs ayant réussi l’exploit de marquer au moins un essai lors de chaque rencontre d’un tournoi (1986).
Les matches
France - Pays de Galles 16 - 9
Angleterre - France 15 - 19
France - Ecosse 28 - 22
Irlande - France 13 - 19

1997 : La savate de Titou
Avec Benazzi, un Marocain capitaine du XV tricolore, Christophe « Titou » Lamaison est en état de grâce en cette année 1997. Le demi d’ouverture briviste termine meilleur marqueur du tournoi avec 42 points en seulement deux matches. Contre l’Angleterre qui mène 20-6 à la pause, Merle commence à s’énerver dans le vestiaire, sonnant la révolte. Lamaison plante 18 points à la Rose, et remet ça en match de clôture contre l’Ecosse (24 points). Le numéro 10 du CAB détient le record de points (380 points) et de transformations réussies (60) pour un Tricolore.
Les matches
Irlande - France 15 - 32
France - Pays de Galles 27 - 22
Angleterre - France 20 - 23
France - Ecosse 47 - 20

1998 : Magne, flanker newlook
Enchaînant un second Grand Chelem d’affilée, le XV de Skrela voit l’explosion au plus haut niveau d’Olivier Magne, Briviste comme Lamaison, mais de la grande confrérie dacquoise à l’image des Pelous, Ibanez, Dourthe, Roumat, Carbonneau. A 23 ans, Magne, flanker des temps modernes, inscrit un essai contre les Gallois mais se trouve dans tous les coups lors de cette mémorable dérouillée infligée au XV du Poireau (0-51) à Wembley.
Les matches
France - Angleterre 24 - 17
Ecosse - France 16 - 51
France - Irlande 18 - 16
Pays de Galles - France 0 - 51

2002 : L’empreinte de Laporte
Le sélectionneur du XV de France, qui succède à Skrela après la Coupe du monde 1999, remporte quatre fois le tournoi, et réalise le Grand Chelem à deux reprises (2002, 2004). En 2002, il change trois fois de capitaines (Ibanez, Magne et Galthié), une manière garder le contrôle sur un groupe dont la philosophie de jeu sera délibérément portée sur la solidité défensive, les fameux blocs de trois joueurs. C’est le premier Grand Chelem depuis l’arrivée de l’Italie dans le Tournoi en 2000.
Les matches
France - Italie 33 - 12
Pays de Galles - France 33 - 37
France - Angleterre 20 - 15
Ecosse - France 10 - 22
France - Irlande 44 - 5

2004 : Yachvili fait taire l’Anglais
Pour son second Grand Chelem, Laporte peut remercier ses deux demis de mêlée, Jean-Baptiste Elissalde (36 points) et Dimitri Yachvili (35 points). Face à l’Angleterre championne du monde, dans un Stade de France plein comme un œuf, le numéro 9 qui a quitté le Gloucester de Philippe Saint-André pour le Biarritz Olympique une saison plus tôt, envoie la Rose cul par dessus tête : 19 points, avec 1 essai, 1 transformation et 4 pénalités pour un score final de 24-21. Le tout devant 9 millions de téléspectateurs.
Les matches
France - Irlande 35 - 17
France - Italie 25 - 0
Pays de Galles - France 22 - 29
Ecosse - France 0 - 31
France - Angleterre 24 – 21

Louis Chenaille