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La victoire ou le déshonneur

Imanol Harinordoquy

Imanol Harinordoquy - -

Humilié en Italie il y a une semaine, le XV de France reçoit le pays de Galles ce samedi (20h45) au Stade de France. Dans un climat pesant, Marc Lièvremont et ses joueurs n’ont d’autres choix que de sauver la face pour leur dernière sortie avant les matches de préparation de la Coupe du monde.

Une oraison funèbre ou un dernier discours avant une bataille perdue d’avance. Dans les mots de Marc Lièvremont, jeudi à Marcoussis, il y avait à la fois l’idée d’une chronique d’une mort annoncée et le mince espoir d’un ultime sursaut d’orgueil. Cabossé lors de sa tournée estivale en Afrique du Sud et en Argentine, meurtri à l’automne après s’être écroulé contre l’Australie et humilié samedi dernier à Rome, le XV de France ne donne plus beaucoup de signes de vie. De la vie, il en faudra pourtant ce samedi (20h45) au Stade de France. Pour le dernier match d’un Tournoi des VI Nations déjà raté, face au pays de Galles. Pour le dernier rendez-vous, surtout, avant la préparation de la Coupe du monde.

« Ce match, qu’ils le jouent d’abord pour eux, explique le sélectionneur, Marc Lièvremont. Qu’ils pensent à leurs familles, à leurs proches. Qu’ils pensent à leurs souvenirs d’enfants, quand ils rêvaient du maillot bleu. » Des formules presque larmoyantes, qui semblent tirées d’un film à la gloire des grognards ou des anciens combattants. Cette semaine, dans son camp retranché de Marcoussis, le XV de France a tenté de panser ses plaies. Joueurs et staff ont juré que la rupture était une fausse idée. Puis tous ont débuté leur thérapie, en endossant la responsabilité de Flaminio et de la défaite contre l’Italie (22-21) sur le thème des valeurs oubliées, le combat et le don de soi.

Lièvremont comme Domenech ?

Le temps a donc été gris cette semaine sur l’Essonne. Il devrait l’être aussi à Saint-Denis. « L’ambiance, elle est très fraîche depuis 4-5 jours, reconnaît Marc Lièvremont. Ce ne serait pas étonnant s’il y avait une continuité au Stade de France. Ce sera aux joueurs de donner le la, de retrouver le soutien du public dès les premières minutes du match. » Avec des changements à dose minimale, la paire Traille-Marty au centre et le jeune Palisson à l’aile, le sélectionneur n’a pas bouleversé son équipe. Tout juste a-t-il effectué les ajustements indispensables, en renvoyant notamment Sébastien Chabal à la maison.

Le peuple du Stade de France, que d’autres critiquaient en leur temps pour son instabilité, soutiendra-t-il les Bleus et Marc Lièvremont ? A Marcoussis, ils ont tous rejeté la comparaison avec les footeux, avec un Raymond Domenech qui était conspué à chaque apparition. Mais pour éviter un désamour encore plus profond, ils n’auront d’autres choix que sauver les apparences contre des Gallois qui ont encore une (toute petite) chance de gagner le Tournoi, en cas de faux-pas de l’Angleterre en Irlande (18h). Chacun ses objectifs.

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L’Angleterre privée du Grand Chelem|||

Les Anglais avaient le Grand Chelem à portée de la main. Mais ils sont tombés de haut en s’inclinant ce samedi en Irlande (24-8). Deux essais de l’ailier Tommy Bowe (28e) et du centre Brian O’Driscoll (48e), ainsi que quatre pénalités et une transformation de Jonathan Sexton, ont assommé l’équipe entraînée par Martin Johnson. La victoire dans le Tournoi des VI Nations peut même leur échapper en cas de large succès des Gallois ce soir (20h50) face au XV de France. Avec une victoire de plus de 26 points, le pays de Galles remportera cette édition 2011.

Laurent Picat avec Laurent Depret