RMC Sport

Laporte : « Ça va être compliqué »

Laporte quitte le rugby sur fond de polémique

Laporte quitte le rugby sur fond de polémique - -

Lundi, Bernard Laporte troquera son habit de sélectionneur pour celui de secrétaire d’Etat aux Sports sur fond de bilan controversé et d’ennuis judiciaires.

Bernard, votre sentiment à l’issue de cette Coupe du monde ?
La France termine 4e alors qu’on voulait être 1ers. Mais on est quand même quatrièmes, on a aussi éliminé la meilleure équipe du monde qui est la Nouvelle-Zélande, mais ça ne suffit pas à notre bonheur puisqu’on voulait gagner.

Pour la Coupe du monde elle-même, c’est une grande réussite. Tous les joueurs étrangers ont dit que l’organisation était magnifique, que l’engouement était fabuleux, les stades étaient pleins, donc la Coupe du monde restera une réussite pour le rugby, ça c’est une évidence.

Qu’est ce qu’il a manqué à l’équipe de France ?
On n’est pas les meilleurs du monde. On a régné en Europe puisqu’on a gagné trois fois en quatre ans. Mais on n’a pas pu aller sur la première marche du podium mondial. Ç’est le constat.

Une sortie en eau de boudin ?
L’Argentine est meilleure que l’équipe de France, il faut l’admettre. Ils ont une génération exceptionnelle, ils ont fait une très grosse Coupe du monde. Ils étaient les meilleurs de notre poule puisqu’ils nous ont gagnés deux fois. Ça fait partie du sport. Il faut le reconnaître.

Vous sentez-vous seul maintenant que la Coupe du monde est terminée ?
On a gagné et on a perdu ensemble. C’était une belle aventure. Le fait de perdre le premier match nous a resserrés. Il y avait une génération de gars exceptionnels, de mecs qui avaient des valeurs, quand on les voyait vivre heureux ou dans la défaite, c’était une fierté d’appartenir à ce groupe. J’ai connu des groupes où c’était difficile d’entraîner, parce que entraîner c’est donner, et quand il y certains à qui on n’a pas envie de donner, c’est difficile d’entraîner. Mais je n’ai jamais ressenti ce sentiment depuis quatre ans.

Les journaux L’Equipe et Libération parlent de vos ennuis fiscaux. Ces articles vous dérangent-ils ?
Ça me fait un petit peu sourire. Je vois que mon nouveau métier sera compliqué, oui ça va être compliqué. Mais le combat est une valeur du rugby. Sincèrement, j’irai (ndlr : au gouvernement) avec l’envie d’y aller.

Abordez-vous vos fonctions de secrétaire d'Etat aux Sports avec la même fougue qui a été la vôtre au mois de juin lorsque vous avez été nommé ?
Exactement la même. Je rappelle qu’on quitte la Coupe du monde demi-finalistes, on n’est pas sortis en poule. C’est une autre expérience de ma vie, c’est une chance de pouvoir basculer dans un autre métier. Dès lundi matin, il me tarde de rentrer de plein pied dans cette nouvelle mission.

Un message à l’adresse de votre successeur ?
Je serai son premier défenseur.

La rédaction