Les Bleus en plein cauchemar

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Tête basse, les joueurs du XV de France attendent les Italiens. Pour la première fois de leur histoire, les Transalpins peuvent soulever le trophée Giuseppe Garibaldi, qui récompense le vainqueur de l’affrontement entre les deux équipes latines du Tournoi. Mais derrière ce titre honorifique, se cache surtout la satisfaction d’avoir fait tomber l’équipe de France pour la première fois de son histoire dans une rencontre du Tournoi des VI Nations… et pour la première fois depuis un test-match disputée en 1997 à Grenoble (40-32). Beaux joueurs et trop conscients d’être totalement passés à côté du sujet, les Bleus, hagards, forment une haie d’honneur en hommage aux vainqueurs du jour. Et à voir la joie sur les visages de Sergio Parisse et ses copains, on imagine aisément l’importance que revêt pour eux une telle victoire.
Dans les couloirs du stade Flaminio, c’est la déprime totale. Aucun joueur du XV de France ne se cache. Vincent Clerc : « C’est inquiétant. Cette défaite est peut-être plus difficile à gérer que celle de l’Australie (59-16). » Thierry Dusautoir : « Nous sommes tous conscients que nous n’avons pas été à la hauteur. » Morgan Parra : « C’est de notre faute. Il n’y a pas la faute de l’entraîneur ou du capitaine. Ce sont tous les joueurs qui sont passés à côté. » Les acteurs se succèdent pour un seul et même constat : cette équipe a trop reculé sur les impacts pour espérer s’imposer. Et ce ne sont pas les deux essais de Clerc (14e) et Parra (52e) qui sauveront le pays.
Dans le camp italien, Mirco Bergamasco a confirmé être le nouveau patron et buteur qu’attendait l’Italie. Quant à Andrea Masi, meilleur homme du match, il a sonné la révolte, ramenant les siens à 18-13 à l’heure de jeu. Prévenus toute la semaine par leur entraîneur, les Bleus auraient-ils pris la rencontre avec trop de légèreté ? Un constat à moitié confirmé par François Trinh-Duc. « On s’est cru un peu trop fort. On les a peut-être pris de haut », livrait l’ouvreur. Abattu, l’entraîneur s’est présenté devant la presse avec toujours le même sentiment : celui de devoir se justifier alors que le jeu de son équipe ne progresse plus depuis plus d’un an et ce, malgré un Grand Chelem en trompe l’œil glané l’année dernière.
Médard : « Nul et archinul »
Marc Lièvremont sait qu’il aura à répondre à de nombreuses questions épineuses ces prochaines semaines. Il n’envisage pas de grande lessive car il considère posséder dans son groupe les éléments qui s’envoleront pour la Coupe du monde dans moins de six mois. Il devra également ressouder un groupe que certains n’annoncent peut-être pas aussi solidaire que cela. Il devra également gérer un groupe en plein doute. « Je crois que je vais les laisser un peu se démerder tout seul », glissait-il une heure après la rencontre alors qu’il n’avait toujours pas parlé à ses hommes.
A une semaine d’une rencontre contre le pays de Galles, il faudra relever la tête. Car si ce match sera pour l’honneur au niveau comptable, il sera surtout indispensable pour laver l’honneur de ces 23 Bleus. Et si tous réagissent comme Maxime Médard, on se dit que tout n’est peut-être pas perdu avant de s’envoler pour la Nouvelle-Zélande. « On a été nul et archinul. Perdre contre l’Italie, c’est encore pire que perdre contre l’Australie de 50 points, peste l’arrière. Je crois qu’on passe pour la risée de la France. On est nul, c’est tout. On n’a pas été assez intelligent et assez mature. Il nous manque aussi une belle paire de couilles (sic). On va fermer notre gueule et travailler. »