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Les Bleus toujours convalescents

Imanol Harinordoquy s'est montré particulièrement en jambe

Imanol Harinordoquy s'est montré particulièrement en jambe - -

L’équipe de France a entamé son opération reconquête avec une victoire dans le Tournoi contre l’Ecosse (34-21) ce samedi au Stade de France. Mais la route qui mène à la Coupe du monde est encore longue.

La correction infligée par l’Australie (59-16) en novembre dernier était encore dans toutes les têtes. Celles des joueurs bien entendu, du staff de l’équipe de France, mais également de tous les observateurs, qui attendaient une réaction de la bande à Lièvremont à un peu plus de sept mois du début de la Coupe du monde. Opposés à l’Ecosse, les Bleus n’avaient pas le droit à l’erreur. Alternant le bon et le moins bon, Thierry Dusautoir et ses hommes s’en sont finalement sorti avec une victoire (34-21) importante pour les têtes. « C’est un match de reprise, il faut être indulgent, livrait Bernard Laporte. Ça va faire du bien dans les têtes. »

Imposante en conquête, surtout en mêlée, efficace sur les ballons volés, cette équipe a également inquiété quant à son apathie défensive. Les trois essais écossais ont tous été inscrits dans la foulée d’essais français et sur des percées plein champ. Brown (61e) et Lamont (76e) ont même passé la ligne moins de dix minutes seulement après Imanol Harinodoquy (55e) et Damien Traille (68e). Dans ces conditions, difficile d’avancer avec sérénité. Surtout avec autant de plaquages manqués et de fautes de main. « Vous vous doutez que ce n'était certainement pas simple dans la tête des joueurs de préparer ce match, analysait Marc Lièvremont à chaud dans les couloirs du Stade de France. On a beaucoup parlé de confiance. On craignait beaucoup et on respectait beaucoup cette équipe écossaise. »

Pierre : « Emmagasiner de la confiance »

Ce succès offre en tout cas une première base de travail au staff. Non seulement parce que trois des quatre essais ont été inscrits sur des ballons de récupération (Médard dès la 3e minute Harinordoquy et Traille), mais également parce que malgré un déficit de poids de plus de 20 kilos, l’équipe de France a largement dominé son sujet en mêlée. Le deuxième essai français est d’ailleurs intervenu sur un essai de pénalité après que le pack bleu ait enfoncé le Chardon à quatre reprises. Marc Lièvremont avait martelé à ses joueurs que l’exemple devait venir d’en haut et des All-Blacks. Passés maîtres dans l’art du contre, la Nouvelle-Zélande fait des petits.

L’obstacle écossais effacé, il faut désormais se concentrer sur l’Irlande, samedi prochain. Surtout que les Ecossais étaient sans doute l’adversaire le plus faible de ce Tournoi. « On sait qu’ils créent du jeu, soulignait Philippe Saint-André pendant la rencontre. Mais leur point faible vient de leur manque de puissance. Ils ont un problème de combat individuel et collectif. » Une carence que ne connaissent pas les puissants trois-quarts irlandais. « Il reste quatre matchs dans ce Tournoi. Il faudra enchaîner les victoires pour emmagasiner de la confiance », livrait le deuxième-ligne Julien Pierre après la rencontre. La prestation en Irlande indiquera si les Bleus se sont définitivement engagés sur la voie de la guérison et de la rédemption.

Pierrick Taisne avec Julien Richard et Laurent Depret au Stade de France