Les entraîneurs du XV de France expliquent leurs choix

Les sélectionneurs du XV de France veulent installer certains joueurs dans la durée. - -
Après une première année au bilan sportif mitigé (3 victoires, 4 défaites), Marc Lièvremont espère redorer le blason de l'équipe de France. Il sait pourtant que le temps lui sera compté pour ces tests-matchs de l'automne. « On a besoin de renouer avec le succès. On sort de deux ou trois matchs qui se sont soldés par des défaites. Mais on ne veut pas renier nos convictions sur le rugby que l'on veut mettre en place. Il faut retrouver de la stabilité en conquête, mais je pense que les joueurs nous offrent pas mal de garanties dans ce secteur. Mais une conquête de qualité, c'est du travail et du temps de jeu en commun. C'est beaucoup de réglages. On sait qu'on a très peu de temps, donc nos entraînements vont être minutés. »
Une synthèse de 8 mois
Quant au vaste tour d'horizon entrepris l'hiver dernier, il devrait être nettement restreint dorénavant. « On va essayer d'installer certains joueurs, comme Morgan Parra, aux postes clés. Il n'y a pas une période avec des essais, et une période où on ferme le groupe. Il y a des nouveaux joueurs qui nous rejoignent, comme Benoît Baby et Romain Millo-Chluki, qui avaient été internationaux mais pas avec nous. Il y a aussi une première avec Maxime Médard. L'an dernier, on s'était retrouvés orphelins d'une grosse majorité de joueurs cadres qui avaient pris leur retraite après la Coupe du Monde. On avait fait des essais, et il y a encore des essais aujourd'hui. Notre liste, c'est la synthèse de notre travail des huit derniers mois. »
Médard le seul bizuth
Il a exposé l'an passé, quand ses compères du Stade Toulousain, Cédric Heymans et Vincent Clerc, faisaient le bonheur de l'équipe de France lors du tournoi des VI Nations. Pendant ce temps, Maxime Médard empilait les essais en Top 14 (deuxième meilleur marqueur avec 14 essais derrière le Fidjien Nalaga). Au mois de juin, le jeune Toulousain ne pouvait pas participer à la tournée d'été des Bleus dans l'hémisphère sud car il participait aux phases finales du Top 14. C'est donc logiquement qu'il a été appelé par Marc Lièvremont, le sélectionneur de l'équipe de France, pour disputer le match France-Argentine dans dix jours. Néophyte, Médard pourra compter sur ses sept coéquipiers toulousains également retenus pour l'intégrer au mieux au sein des Bleus.
Lièvremont se félicite de pouvoir puiser dans le profond vivier du club rouge et noir : « On connaît Maxime Médard depuis longtemps. C'est un gros potentiel du rugby français, depuis de nombreuses saisons. Il s'est affirmé depuis une petite année au sein du Stade Toulousain. Ce n'est donc pas une surprise de le voir, comme ce n'est pas une surprise de voir sept représentants de ce club. Toulouse domine le rugby français de la tête et des épaules. Cette équipe compte très peu d'étrangers dans ses rangs. Beaucoup de leurs joueurs nous intéressent, mais restent encore à la disposition de leur club pour l'instant. »
Chabal se plie en 4
Cette fameuse synthèse, Sébastien Chabal semble pouvoir y trouver sa place. Le joueur de Sale, qui évolue en troisième ligne en club, sera désormais fixé en deuxième ligne chez les Bleus, le poste auquel Bernard Laporte l'avait installé avant la Coupe du Monde 2007. Didier Retière, entraîneur des avants, salue l'état d'esprit du médiatique barbu. « Sébastien Chabal a fait la tournée en Australie avec nous, et il a été auteur de deux très bonnes prestations dans un contexte difficile. Il a fait preuve de beaucoup d'abnégation et d'un super état d'esprit. Il avait très envie de jouer avec l'équipe de France, et c'était réciproque de notre côté. On compte forcément sur lui. »
Michalak toujours dans le groupe... mais pas encore sur la liste
Quant à Frédéric Michalak, tout juste de retour dans le club de son cœur, le Stade Toulousain, après un exil en Afrique du Sud, il n'est pas sur la liste. Emile N'Tamack, entraîneur des lignes arrières, s'en explique : « On est contents que Frédéric Michalak revienne, mais on ne voulait pas le surcharger d'un coup avec le Stade Toulousain et l'équipe de France. Je crois aussi qu'on a la chance d'avoir des joueurs de qualité comme Morgan Parra et Jean-Baptiste Elissalde. Morgan fait de belles choses depuis le début de saison, et Jean-Baptiste nous a rassurés sur ses capacités stratégiques. Il y a une logique à respecter. Frédéric fait partie de notre groupe, mais on a fait des choix. » On notera au passage que N'tamack semble envisager le positionnement de Michalak en demi de mélée plus qu'en ouvreur, poste qu'il a pourtant occupé toute cette saison avec les Natal Sharks.