Lièvremont : « Gagner à Londres serait le jackpot »

A une semaine du déplacement à Twickenham, le sélectionneur du XV de France cherche à évacuer la pression. Les Anglais étant en pleine forme, l’ancien troisième ligne estime que ses joueurs auront tout à gagner samedi prochain.

Marc Lièvremont, quels arguments de plus aura le XV de France samedi prochain par rapport à l’Italie, qui a été balayée par l’Angleterre (59-13) le week-end dernier ?

J’espère qu’on aura un meilleur alignement en touche. Pour les Italiens, ça a été une faillite totale. Quand on sait que c’est la meilleure rampe de lancement de jeu, les Anglais se sont gavés dans ce registre. Je pense qu’on est bien plus discipliné que les Italiens qui ont concédé beaucoup trop de fautes. Les Anglais ont marqué beaucoup dans la zone 9-10, autour des rucks et des mêlées. Même si on a pris six essais en deux matchs, on est meilleur dans cette zone que les Italiens. Et puis on a quelques arguments offensifs, malgré du déchet et du désordre.

Comment prenez-vous les critiques sur la défense du XV de France ?

On a pris 22 essais en sept matchs. C’est énorme. Il faut les assumer. Ces stats là, ce sont les nôtres et elles font partie de notre histoire. Malgré les six essais sur les deux derniers matchs, je pense qu’on a une bonne défense. C’est paradoxal. Il faudra le prouver. Le grand examen est pour samedi prochain à Londres. Vu leur débauche de jeu, leur dynamisme, leur forme physique, on le paiera très cher si on n’est pas en place.

Allez-vous vivre ce match comme un nouveau test en vue de la Coupe du monde ?

On a tout à gagner sur ce match. Les Anglais sont en pleine forme. Ils ont une organisation, entre la Ligue et la Fédération, qui leur permet de préparer ce Tournoi dans des conditions optimales. On sait que le temps joue pour nous. Pour la préparation de la Coupe du monde, on aura les mêmes conditions que les autres. Par rapport à tout ce qui nous est arrivé en 2010, gagner à Londres, ce serait le jackpot. Si on perd, il faudra analyser le contenu et se dire que tout est encore possible. Mais on y va dans des conditions optimales. Il y a la confiance née de ces deux victoires contre l’Ecosse et contre l’Irlande, la trouille parce que les Anglais déroulent leur rugby et ce contexte particulier de Twickenham. Gagner à Londres, ce serait peut-être remettre les pendules à l’heure, solder le compte du match contre l’Australie et se tourner vers une fin de Tournoi souriante. Il faut qu’on parte avec l’idée de faire un gros match. Être décomplexé en sachant qu’on a tout à gagner.

Recueilli par Rodolphe Massé