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Retière : « Ce sera forcément dur »

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L’entraîneur des avants français s’attend à un match très compliqué contre l’Angleterre, samedi, qui peut déboucher sur un Grand Chelem.

Didier Retière, les avants devront être à la hauteur face aux Anglais…
Ils connaissent les enjeux. L’Angleterre, c’est un pack très fort, capable de prendre le jeu à son compte. Ça ne veut pas dire qu’ils feront la décision, mais ils vont y participer de manière importante.

Quels sont les points forts de cette équipe ?
C’est une équipe capable d’un engagement physique hors norme avec une très forte technicité dans le contact, un 10 que l’on ne présente plus et puis aussi une finesse stratégique. Il y a vraiment cette capacité d’aller chercher chez l’adversaire les petits détails qui peuvent faire basculer le match. On est méfiant. On s’apprête à vivre un match très dur. Les joueurs en sont persuadés aussi. Ça va être une semaine très studieuse. On sera très concentré et on sait que l’aura droit à un gros combat samedi soir.

Les matches face à l’Angleterre sont aussi marqués par le vice et le chambrage. Peut-on dire que, là-dessus, ils sont plus forts que nous ?
Oui, ça fait partie de leur culture. Nous, on doit prendre de la distance. On ne va pas rentrer dans la bagarre médiatique et d’annonces. On sait qu’il y aura un gros match de rugby et c’est tout. Ils pourront raconter ce qu’ils veulent, on n’écoutera pas. Ce sera le meilleur moyen de se concentrer sur le match.

Vous attendez-vous à un match dur ?
Assurément. Ce sera forcément un match dur, c’est évident. Les anglais ont cette capacité à être une équipe agressive dans le bon sens du terme. Le rugby est un sport de gagne terrain collectif. Chaque mètre, chaque centimètre vaut son pesant de sueur.

Pensez-vous être capables de faire « dégoupiller » les Anglais ?
Oui, mais il faudra qu’on soit très fort pour le faire. Les Anglais n’ont pas l’habitude de sortir du match. Ils ont cette capacité à rester concentrés et déterminés. Mais s’ils n’arrivent pas à faire ça, ce ne sera que du bonus pour nous. En fait, on se dit qu’on va jouer les finalistes de la Coupe du monde.

« Ils pensent qu’ils vont pouvoir nous faire dégoupiller »

Quel discours tient le coach anglais à ses joueurs ?
Ils pensent certainement qu’ils vont pouvoir nous faire dégoupiller. Ils vont aussi jouer sur tous les ressorts qui font qu’un match France-Angleterre, c’est hors norme. Pour nous, c’est ce challenge qui est intéressant à jouer.

Des huit Grands Chelems réalisés par le XV de France, lequel vous as le plus marqué ?
Mon premier souvenir, c’était le Grand Chelem 1977. Cela fait partie du mythe et c’était chouette ? Avec mon frère, on refaisait chaque match ! Celui qui m’a bien plus aussi c’est le Grand Chelem 1980. On a un lien très fort avec le Tournoi, comme pas mal de Français. On a tous partagé des moments d’émotion en famille devant ces matches-là. Mais il ne faut pas trop que j’y pense sinon ça va me mettre la pression. Je préfère bosser…

Les anciens de 1977 expliquent que prendre des canettes de bière sur la figure les avait motivés à Twickenham…
Ça, on a déjà fait ! Mais c’était à Dunedine ! (victoire des Bleus en juin dernier contre les All Blacks, NDLR)

La rédaction