XV de France : est-ce si important de gagner le Tournoi pour préparer la Coupe du monde ?

- - AFP
Cinq ans après son dernier succès, le XV de France est-il capable d’inscrire à nouveau son nom au palmarès du Tournoi des VI Nations ? Si la question trouvera un début de réponse dès samedi à l’issue du premier match face à l’Ecosse au Stade de France (18h), une autre donnée aura son importance durant la compétition. A sept mois du Mondial en Angleterre, un succès d’une équipe en quête de certitudes n’est-il pas encore plus indispensable pour préparer l’événement majeur de cette année 2015 ?
« Honnêtement, je ne sais pas car je n’ai pas joué de Coupe du monde, répond Benjamin Kayser, le talonneur tricolore. Mais pour que le groupe vive bien, se construise et apprenne à se connaître, il faut valider ça par des victoires. L’idée est de fièrement représenter la France et de faire des grands matches, pas de parler de construction stratégique et de choix. » Brice Dulin, lui, a beaucoup discuté avec ses partenaires gallois et irlandais du Racing-Métro. « Selon eux, le plus important est surtout de travailler pour la Coupe du monde. Nous, on est très attaché aux résultats. Mais le but sera de se rassurer, de continuer à progresser, de gommer les petits détails pour arriver à la Coupe du monde le plus fort possible. »
Moscato : « Le ciment entre les joueurs, c’est dans la gagne »
Ces propos, un ex-international non retenu lors de la Coupe du monde 2011 après avoir disputé le Tournoi, ne les comprend pas beaucoup. « Quand je les entends, je suis un peu choqué, soupire Sébastien Chabal, membre de la Dream Team RMC Sport. Ils disent : "Je ne sais pas si ce Tournoi est très important…" On a l’impression qu’ils ont déjà leur ticket pour la Coupe du monde. Si on devait distribuer aujourd’hui des tickets pour l’Angleterre, je ne sais pas combien seraient distribués directement car il y a peu de places déjà prises. J’ai envie de dire aux joueurs : « Soyez bons dans ce Tournoi, prenez de la confiance en gagnant des matches parce que vous n’êtes pas sûr d’y aller. C’est toujours mieux de construire dans la victoire. »
Et notre consultant Vincent Moscato d’ajouter : « Le ciment entre les joueurs, la cohésion, c’est dans la gagne. Je sens qu’on va faire un très bon Tournoi. » Et pour se rassurer, rappelons qu’en 1999, le XV de France, dernière d’un Tournoi qui comptait alors cinq nations, devenait finaliste de la Coupe du monde quelques mois plus tard… en Grande-Bretagne.