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Traille : « Je pensais qu'il y avait une erreur »

Damien Traille

Damien Traille - -

L'arrière du Biarritz Olympique, qui n'a plus joué depuis le 24 septembre contre les All Blacks (17-37), sera sur le banc dimanche pour la finale de la Coupe du monde (10h, heure française). Il est le premier surpris.

Damien, comment avez-vous accueilli l'annonce de votre présence sur le banc pour la finale ?

C’est vrai que ça a été une grosse surprise à l’annonce des remplaçants. Depuis le quart de finale, Marc (Lièvremont, ndlr) avait dit qu’il voulait de la stabilité dans l’effectif. Avec les huit qui étaient sur le bord, après le quart et la demie, on s’est dit qu’on vivrait la finale en tribunes. Mais avec la même implication pendant la semaine. Aujourd’hui, c’est une grosse satisfaction de faire partie de ce groupe pour le but ultime, la finale.

Le sourire est revenu sur votre visage...

Je l’avais un peu perdu au début parce qu’il y a eu beaucoup de polémiques autour de ce que j’avais dit (« je n’ai pas eu d’explication », après sa sortie à la mi-temps du match de poule contre la Nouvelle-Zélande). J’en ai eu une après, avec Marc. C’était clair. Les choix sportifs étaient faits. Je n’avais rien à dire par rapport à ça. J’ai été très impliqué au cours des semaines pendant lesquelles je ne jouais pas. J’ai voulu montrer que je pouvais prétendre à une place, malgré le fait que le groupe allait rester fermé jusqu’au bout. J’en suis récompensé.

Que vous a dit Marc Lièvremont ce jeudi matin ?

Je ne l’ai pas encore vu. C’est pour ça que j’étais surpris à l’annonce des remplaçants. Je pensais même qu’il y avait une erreur quand il a prononcé mon prénom. Mais je pense le croiser d’ici à ce soir dans les couloirs ou à table.

« On n'a pas le droit de se plaindre »

Est-ce une belle revanche de revenir contre les All Blacks ?

Ça fait plaisir. Je suis déçu pour ceux qui ne sont pas dans le groupe. Je suis passé par là pendant quatre matchs. C’est très difficile de vivre un match depuis les tribunes. Mais on est un groupe. On a dit depuis le début qu’il fallait être solidaires dans les moments difficiles. Parmi les huit, il y en a beaucoup qui n’ont pas joué depuis un mois. Mais ils mettent beaucoup d’implication à l’entraînement. Et au niveau de l’état d’esprit, ils sont irréprochables pour le groupe. Malgré toutes les critiques, on a un groupe solide. C’est peut-être pour ça aussi qu’on est arrivés jusque-là.

Comment avez-vous vécu, avec vos 85 sélections, le fait d'être écarté ?

J’ai été déçu de sortir à la mi-temps contre les Blacks. Et de rester autant de temps en tribunes. Mais d’un côté, vivre une Coupe du monde, c’est fabuleux. Il y en a beaucoup qui auraient aimé la vivre, je pense à Thomas (Domingo), Sylvain (Marconnet) et Yoann (Huget), qui avaient commencé la préparation avec nous. On n’a pas le droit de se plaindre. Ça fait partie du jeu. On aimerait bien sûr être sur le terrain et en profiter.

Avez-vous réussi à garder une bonne condition physique ?

Ce sont les matchs qui font que physiquement, on y est. On a beau faire tout ce qu’on veut à côté, ça ne remplace pas les matchs. On a fait en sorte, ceux qui ne jouaient pas depuis de nombreuses semaines, de faire de grosses séances les samedis avant le match. Le dimanche matin aussi, pendant que les autres étaient à la récup. Ce n’était pas facile d’aller souffrir sur le terrain. Mais on avait à cœur de se dépenser. En espérant un jour rejouer dans cette compétition.