Un pour tous, tous pour trente !

Comme il l'avait annoncé, Marc Lièvremont va solliciter l'ensemble de son groupe pour les deux premières rencontres de la Coupe du monde contre le Japon et le Canada. Un turn-over accepté par tous, même si se profilent les premiers « gros » rendez-vous pour les Bleus.

Onze changements entre l’équipe qui a affronté samedi dernier le Japon (47-21) et celle qui sera aux prises avec le Canada dimanche : Marc Lièvremont a tenu ses promesses. Seuls quatre rescapés (Rougerie, Trinh-Duc, Servat et Clerc) joueront les deux rencontres comme titulaires. Pour les autres, c’est une entrée dans la compétition. Alors forcément, toute la semaine, ce sont des joueurs contents d’en découdre enfin après deux mois de préparation, qui se sont présentés devant la presse. Sourire aux lèvres, les Ouedraogo, Papé, Millo-Chluski ou encore Ducalcon étaient unanimes pour saluer la promesse tenue de Marc Lièvremont.

Mais ce n’est pas faire injure aux Japonais et aux Canadiens que de dire que les rencontres contre la Nouvelle-Zélande et les Tonga auront une saveur bien plus particulière. Comme si les deux premiers matchs de cette Coupe du monde relevaient de la dernière chance pour se faire une place dans le groupe qui débutera contre les Blacks. Et éventuellement, qui s’installera comme un XV type, expression que Marc Lièvremont refuse d’évoquer, préférant le terme de « XV type du moment ». Et si la concurrence avait des effets néfastes pour la vie de ce groupe ? Les principaux intéressés balayent la thèse.

Barcella : « Pas de concurrence malsaine ou d’animosité »

« Il y a une concurrence saine contre nous, confie Pascal Papé, sur le banc contre le Japon et titulaire contre le Canada. Chacun a sa chance et tous feront tout pour réaliser une bonne prestation et donner un mal de tête au staff pour la prochaine liste des 22 face aux Blacks. » Fabien Barcella et Fabrice Estebanez font partie de ceux qui glissent de l’équipe de départ au banc de touche. Sans amertume. « Il n’y a pas de concurrence malsaine ou d’animosité, confie le premier. Nous savons que les choix vont se restreindre, mais ça se passe très bien. » Le Parisien reprend : « Plus on avancera dans la compétition et plus le staff devra faire des choix. Mais dans le groupe, il y a une très bonne ambiance et aucun souci avec ça. »

Et puis, il y a la psychologie de Marc Lièvremont qui intervient dans les choix du technicien. Principaux joueurs à être montrés du doigt par l’ancien troisième ligne cette semaine, François Trinh-Duc, Imanol Harinordoquy et Dimitri Yachvili. Le premier sera titulaire. Les deux autres sur le banc avec la possibilité -certes sur un temps restreint- de se rattraper. Très agacé dans la semaine, ce dernier avait d’ailleurs martelé qu’« une Coupe du monde se gagne à trente ». Conscient comme ses coéquipiers de ne pas avoir réalisé un grand match contre les Nippons, le Biarrot sait aussi qu’une opportunité de s’installer durablement dans l’équipe de départ ne se présentera pas toutes les semaines. Comme si les jours du turn-over étaient comptés.