Un PSA bleu-blanc-rouge... et noir

Philippe Saint-André - -
Chemise bleue, pantalon blanc... « Il ne manque que les chaussettes rouges !», s’est amusé Philippe Saint-André. Pour son intronisation à la tête de l’équipe de France (à compter du 1er décembre), « PSA » avait enfilé un habit de circonstances, ce mardi midi au club house du Rugby Club Toulonnais. Le cadre, pourtant, n’avait rien de solennel. Loin du côté feutré qu’aurait pu avoir une conférence de presse à Marcoussis, bastion de la FFR, Philippe Saint-André, Mourad Boudjellal, président du RCT, et Pierre Camou, président de la FFR, se sont installés côte à côte sur trois petites tables collées les unes aux autres, dans un décor très… rouge et noir.
« Je suis heureux d’être à Toulon. Je n’ai pas souvent l’occasion d’y venir mais c’est un plaisir, a indiqué Camou en préambule. J’ai le plaisir de vous annoncer que Philippe Saint-André sera l’entraîneur de l’équipe de France pour les quatre prochaines années. » Entouré par le successeur de Marc Lièvremont et son président, Camou n’était pas en terrain conquis sur la rade. Malgré la cordialité des échanges, le président de la FFR n’est pas apparu très à l’aise face aux questions des journalistes sur le timing de l’annonce (voir ci-dessous) ni devant les habituelles piques de Boudjellal.
Boudjellal : « Un plaisir un peu SM »
« C’est un vrai plaisir de savoir que Philippe a été choisi, s’est d’abord réjoui le président toulonnais habillé d’un tee-shirt frappé du muguet et du "83" (Var). Dans le contexte actuel, c’est un plaisir un peu « SM » mais ce n’est pas trop ma sexualité ! Parce que c’est très difficile de trouver un remplaçant à un entraîneur de la pointure de Philippe Saint-André. » Dernier des trois interlocuteurs à prendre la parole, Saint-André a fait part de sa fierté, avoué avoir appelé son futur prédécesseur, Marc Lièvremont, pour l’encourager, avant d’insister sur la fin de sa mission au RCT qu’il souhaite mener à une qualification en H Cup. Jusqu’au 1er décembre 2011, date effective du début de son contrat, « PSA » sera encore toulonnais. Le cadre de la conférence de presse l’a bien rappelé à Pierre Camou, soulagé d’avoir bouclé une partie de l’après-Lièvremont. La recherche d’adjoints ne sera pas de tout repos.
Le titre de l'encadré ici
Camou bafouille ses explications|||
Le président de la FFR a eu bien du mal à justifier le timing très serré de la nomination de PSA, alors que le Top 14 vient seulement de reprendre. Pierre Camou, gêné par les nombreuses questions des journalistes sur le sujet, a regretté que l’intronisation du futur sélectionneur ait été accélérée « par les fuites dans la presse ». « Un buzz était parti et le comité directeur de la FFR a été obligé d’officialiser l’arrivée de Philippe Saint-André. On avait prévu d’annoncer cela après la Coupe du monde. Je connais les difficultés des clubs. Ce n’est pas la première fois que nous le vivons. Il faut trouver d’autres manières de faire. Ça a été pareil pour Jean-Claude Skrela à Colomiers, Bernard Laporte au Stade Français et Marc Lièvremont à Dax. J’ai été prisonnier de choses passées. Mais j’ai essayé de changer la manière de faire. » Pas très convaincant dans la forme. Notamment pour le club varois qui doit se mettre en quête d’un successeur au futur sélectionneur, arrivé sur la Rade en 2009. « On va s’y atteler. Les choses se décantent. Donc, ça nous a facilité les choses pour le départ de Philippe », a par ailleurs indiqué Mourad Boudjellal.