Une question d'honneur

Marc Lièvremont et Dimitri Yachvili - -
Nous y voilà ! Depuis le tirage au sort de la Coupe du monde, le peuple néo-zélandais a entouré en rouge la date du 24 septembre 2011 sur ses agendas. Nouvelle-Zélande - France, samedi 20h30 (10h30, heure française). Une affiche chargée de symboles pour les Blacks avec un titre face aux Bleus à domicile en 1987 et deux revers vécus comme des coups de poignards en 1999 à Twickenham (demi-finales) puis en 2007 à Cardiff (quarts de finale). Voilà ce qui rend ce match si spécial pour la bande de Graham Henry, déjà en poste lors de ce triste soir gallois.
La centième sélection de Richie McCaw - une première dans l’histoire de la fougère argentée – offrira un supplément d’émotion aux 60 000 spectateurs. La fête doit être belle. Le pays entier veut croquer du Français. Une question d’honneur. « Ils ont tous en mémoire ce match de 2007. Mais de l’eau a coulé sous les ponts, tempère Dimitri Szarzewski. Les Français leur ont toujours posé pas mal de souci. Mais c’est ce qui les rend encore plus redoutables. »
Clerc : « Pas plus de valeur que nos deux premiers matches »
A l’annonce du XV de départ français, la presse - via le désormais célèbre New Zealand Herald - s’est émue de la composition « au rabais » de Marc Lièvremont avec Morgan Parra à l’ouverture. Le discours des Bleus est - c’est vrai - teinté de moins d’entrain que celui des Blacks, revanchards et orgueilleux. « Je ne vois pas pourquoi ils ont autant la pression, s’est ainsi étonné Vincent Clerc. C’est valorisant, mais ça n’a pas plus de valeur que nos deux premiers matchs. » Avec dix points au compteur, les coéquipiers de Thierry Dusautoir pensent autant à ce choc qu’à celui face aux Tonga la semaine prochaine, décisif pour une place en quarts de finale.
Et puis les Bleus, à l’autre bout du monde, n’ont pas la pression du résultat face à une équipe qu’ils aiment faire douter. D’autant que les deux sorties peu convaincantes face au Japon (47-21) et au Canada (46-19) ont préparé la France du rugby à un revers attendu. Une position dont raffolent ces « maudits » coqs. Si défaite il y a, elle pourrait aussi les arranger en prévision d’un tableau beaucoup plus dégagé en phases finales (avec l’éventuelle présence de l’Angleterre, l’Irlande et le pays de Galles). Une hypothèse balayée par le sélectionneur des Bleus, choqué d’entendre parler d’impasse. S’ils doivent gagner, les Bleus ne se gêneront pas. Et tant pis si cela doit vexer les Blacks.
Le titre de l'encadré ici
Les compos|||Le XV de France :
Traille – Clerc, Rougerie, Mermoz, Médard – Parra (o), Yachvili (m) – Bonnaire, Picamoles, Dusautoir – Nallet, Papé – Ducalcon, Szarzewski, Poux
Remplaçants :
Servat, Barcella, Pierre, Harinordoquy, Trinh-Duc, Estebanez, Heymans
Le XV des All Blacks :
Dagg – Jane, Smith, Nonu, Kahui – Carter (o), Weepu (m) – Kaino, McCaw, Thomson – Thorn, Whitelock – Woodcock, Mealamu, O. Franks
Remplacants :
Hore, B. Franks, A. Williams, Boric, Ellis, Slade, S.B. Williams