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Vers un Mondial des clubs au Qatar !

Jérôme Thion (Biarritz)

Jérôme Thion (Biarritz) - -

Le Qatar veut organiser une Coupe du monde des clubs version ovale dès 2014. Seize équipes issues des deux hémisphères participeraient à cette épreuve richement dotée. La révolution est en marche.

Au Qatar, on a du gaz, un peu de pétrole… et des idées. La dernière d’entre elle n’est pas la moins incongrue : organiser dans deux ans la première Coupe du monde des clubs de rugby. Une répétition générale devrait avoir lieu dès cette année lors d’un tournoi regroupant quatre équipes : Toulon, Biarritz, Northampton (Angleterre) et Llanelli (Pays de Galles). Tout sauf un hasard puisque les quatre clubs partagent le même équipementier suisse mais aux fonds qatari, Burrda. Griffé par Puma jusqu’à la saison dernière, le RCT avait reçu de Burrda une offre qu’on ne refuse pas : dix millions d’euros sur cinq ans. Le RCT n’a pas refusé.

Si on doit s’attendre à voir de plus en plus d’argent du Golfe injecté dans les veines du rugby français, le Qatar veut aussi amener le rugby dans le désert. Dubaï, la capitale des Emirats Arabes Unis, organise bien la première étape du circuit mondial de rugby à 7, qui cartonne chaque début décembre depuis 1970. Mais la discipline reste surtout une affaire d’initiés expatriés, anglais surtout. Pas de quoi faire reculer la volonté du Qatar d’importer le XV sur ses propres terres.

Il sait comment s’y prendre. Dans un pays qui a décroché les organisations des Mondiaux de foot et de hand, on sait gommer les carences évidentes (chaleur, méconnaissance de la discipline) à grands renforts de « gazodollars ». Suffisant pour attirer, comme l’émirat l’espère, ses quatre clubs sous contrat, quelques géants du Super 15, Leicester ou Toulouse ? Seize équipes seraient au départ de cette compétition à élimination directe, qui se disputerait sur un peu moins de trois semaines. Les présidents de clubs, agents de joueurs, cabinets londoniens spécialisés dans la défense des intérêts des joueurs et des clubs de rugby sont actuellement consultés. A une époque où les cadences infernales sont déjà la cause de bien des maux, on se demande quelle place dans le calendrier cette nouvelle épreuve pourrait trouver. Il faudra des arguments plus que jamais sonnants et trébuchants pour convaincre les éventuels réticents.

S.B. (avec Laurent Depret)