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Wisniewski en rêve depuis tout petit

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Le 11 mai, Marc Liévremont livrera sa liste des 30 pour la Coupe du monde. L’occasion de débusquer les possibles surprises. Aujourd’hui, le demi d’ouverture du Racing-Métro 92, Jonathan Wisniewski, un garçon habité par son rêve de gosse...

Le gamin de 14 ans a de la suite dans les idées. Installé dans le canapé de ses grands-parents, le petit Wisniewski enchaîne les enregistrements vidéo et dissèque les coups de pied de ses idoles, Mehrtens, Wilkinson ou Larkham. Il le répète à Nicole, sa grand-mère : « Je veux être joueur de rugby et je veux jouer en équipe de France. » Dix ans plus tard, le petit Jonathan a bien grandi. Andrew Mehrtens n’est plus seulement ce modèle observé par télévision interposé. C’est également l’ancien coéquipier du Racing-Métro avec qui il partage le maillot francilien pendant deux saisons (2008-2010).

Jonahtan Wisniewski a grandi du côté de Brens, chemin de Titou, près de Gaillac. Issu d’une famille de rugbymen, il est le petit-fils de Robert, dit « Cassou », un ancien de Gaillac, Graulhet et Carmaux, véritable institution dans la région. Le grand-père se souvient : « A force de le taper un peu partout et d’aller chercher le ballon dans la piscine, je lui ai dit : ‘écoute, maintenant on va mettre des poteaux’. Tous les matins, et dès qu’il avait cinq minutes, il partait buter dans les champs. J’étais époustouflé parce qu’il avait une belle frappe. Quand je pense qu’à 14 ans, aux 40 mètres, il nous enquillait tranquillement ses pénalités. »

Frappé par un drame familial

La suite le mène à Castres, Toulouse, Aix-en-Provence, de nouveau Castres, Colomiers et enfin le Racing. Son arrivée en région parisienne lui fait un bien fou. « Je me suis rendu compte qu’avant cela, je vivais rugby, avoue-t-il. En arrivant à Paris avec mon amie, on a commencé à sortir, vivre et découvrir la vie parisienne. Ça m’a offert un véritable équilibre. » Un équilibre brisé en février dernier à la mort de son frère Jordan, seulement âgé de 20 ans. En souvenir de ce frère perdu, il adresse ainsi un signe vers le ciel à chacune de ses pénalités réussie. 

Sélectionné à deux reprises avec les -21 ans en 2006, il est tout près de réaliser son rêve en novembre dernier pour la tournée d’automne. Mais une blessure à un genou l’oblige à renoncer à la sélection. « Après cela, je n’ai eu qu’une envie, c’était de travailler pour revenir en bleu un jour. Juste l’envie de me dire que je suis sur la bonne voie », glisse-t-il. Marc Lièvremont a fait de François Trinh-Duc son ouvreur titulaire. Derrière, c’est plus flou. Skrela, Beauxis, Wisniewski ? L’entraîneur des Bleus qui dévoile son groupe le 11 mai prochain a plusieurs possibilités. Wisniewski bote en touche. « Je ne me suis pas trop posé la question. Je pense avant tout à la fin de saison excitante avec le Racing. »

Pierrick Taisne (avec W.T.)