VI Nations: "Après les garçons, à nous d'écrire notre histoire", les Bleues visent le Grand Chelem

"Ce serait une belle récompense pour le rugby féminin français et pour le rugby français en général avec les garçons qui nous ont montré la voie." Les propos sont de Gaëlle Hermet, capitaine de l’équipe de France féminine de rugby, à quelques heures du début de la finale du Tournoi des VI Nations. Samedi après-midi (15h15), les Bleues termineront leur Tournoi à Bayonne, sur la pelouse de Jean-Dauger, devant 18.000 personnes qui espèrent les voir soulever le trophée.
Les deux équipes ayant respectivement gagné leurs quatre premiers matchs, le calcul est simple: celle qui gagne le match remporte le tournoi et en prime réalise le Grand Chelem. Mais pour s’imposer, le XV de France féminin devra venir à bout des tenantes du titre, l’Angleterre. "Physiquement, c’est un rouleau compresseur", avoue Laure Sansus, demi de mêlée française. "Elles jouent le même jeu depuis des années et elles le maitrisent à la perfection. Il va falloir qu’on soit plus malignes sur certains secteurs."
Pour les Françaises, le challenge est immense, les joueuses du XV du la Rose n’ont encaissé que 10 points depuis le début de la compétition. Leur différence de points s’élève à 248 contre 116 pour les Bleues. Autre statistique qui ne joue pas en la faveur de la France : samedi au coup d’envoi, cela fera 1.512 jours qu’elle n’a plus battu son grand rival. La dernière victoire date de mars 2018. Depuis, il y a eu neuf confrontations qui se sont soldées par neuf défaites.
Réitérer l’exploit des garçons
Pour le XV de France féminin, il s’agit aussi de faire briller le rugby français. Il y a un mois, les hommes de Fabien Galthié réalisaient l’exploit en remportant le Grand Chelem, une première depuis douze ans. Pour les filles, il s’agit de suivre le même objectif. "Les garçons nous ont montré que le rugby français était capable de rivaliser avec les meilleures nations du monde. Maintenant, il ne tient qu’à nous samedi de répondre à ça. Les garçons ont écrit leur histoire, à nous d’écrire la nôtre", ajoute la capitaine.
Pour Laure Sansus, la "Antoine Dupont au féminin" comme la surnomment ses coéquipières, les garçons sont une source d’inspiration. "Le rugby aujourd’hui morphologiquement, physiquement on ne peut pas le jouer de la même façon", explique la meilleure joueuse de la 4e journée du tournoi. "Mais on s’inspire de la stratégie, du côté groupe. On essaye de regarder ce qu’ils font et de prendre ce qui peut fonctionner le mieux pour nous."
Objectif Coupe du monde
Face à l’Angleterre, Laure Sansus veut jouer sans pression. "Elles sont tenantes du titre, nous on est sur une série de défaites face à elles. Le pire qu’il puisse nous arriver c’est de gagner. Sinon on fera comme les années précédentes", explique la demi de mêlée. "On est à 6 mois de la Coupe du monde. On est dans la démarche de jouer le tournoi mais en regardant un peu plus loin donc on n’a pas grand-chose à perdre."
En effet, dans toutes les têtes françaises, l’objectif est déjà en Nouvelle-Zélande pour la Coupe du monde (8 octobre-12 novembre), retardée d’une année à cause du Covid. "Jamais on ne va galvauder le Tournoi parce que c’est une très belle compétition. Mais on s’en est servi aussi comme la dernière série de matchs officiels avant la Coupe du Monde et ça nous enrichit. On a ce double objectif du Tournoi et de la Coupe du monde", confirme Annick Hayraud, la sélectionneuse. 2022, l’année des Bleues ?