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XV de France: "J’avais envie de ne pas salir ce maillot", confie Matthis Lebel après la victoire contre le Japon

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Auteur du premier des deux essais français, l’ailier toulousain Matthis Lebel a encore été décisif, ce samedi, lors du second test-match remporté dans la douleur contre le Japon (20-15) à Tokyo. Pour RMC Sport, il revient sur ce dernier succès de la saison avant de profiter des vacances.

Que retenez-vous de cette victoire laborieuse mais précieuse ?

Matthis Lebel: Ce n’était pas facile, mais on s’y attendait. Nous avons été réalistes. L’objectif principal a été rempli avec cette victoire et cette tournée remportée contre le Japon. Il faut souligner la très bonne performance de ces Japonais qui nous ont mis à mal plus d’une fois pendant ce match.

L’équipe de France est passée au travers de sa première mi-temps…

Oui, même en deuxième, ça n’a pas été facile. Ils ont joué beaucoup et nous ont mis en difficulté. Nous étions à peu près dans les clous en défense. Mais c’est vrai que plus les matchs vont avancer, plus il faudra élever le niveau général. Nous n’avons pas non plus joué contre n’importe qui. C’était une belle équipe avec de super joueurs en face.

Cette dixième victoire consécutive sur la saison est bien l’essentiel…

Complètement, oui. On ne va pas raconter d’histoires. C’était l’objectif. En arrivant au Japon, on voulait continuer la dynamique que connait le XV de France depuis dix matchs. On voulait gagner, même d’un point ou deux. C’était l’essentiel et on peut sen féliciter car ce n’était pas facile.

Quel a été le discours du staff à la mi-temps lorsque vous êtes menés de huit points (15-7) ?

Les entraîneurs nous ont mis face à nos responsabilités, en disant que l’on jouait peut-être un peu à l’envers. Ça n’a pas crié plus que ça non plus. Après, ils nous ont laissé comme des grands garçons via Charles (Ollivon) qui a rassemblé tout le monde.

L’apport du banc, notamment Baptiste Couilloud, a encore été décisif…

Oui, on s’est habitué à voir un gros banc en équipe de France. Ce sont vraiment des finisseurs comme on dit, des joueurs à part entière des 23. Il n’y a pas de truc de titulaires ou remplaçants. Tout le monde a essayé d’apporter le maximum. Le travail fait par les finisseurs ont fait gagner le match.

La fatigue physique peut-elle en partie expliquer vos difficultés ?

Non, pas spécialement. Tout le monde a beaucoup de temps de jeu, mais c’est tellement gratifiant de pouvoir porter ce maillot de l’équipe de France. L’aspect émotionnel nous permet de ne plus sentir la fatigue pendant ces matchs.

"Les petits états d’âme, il faut les laisser de côté"

À titre individuel, Matthis, vous ne sembliez justement pas du tout fatigué. Au contraire…

Tout le monde essaie d’apporter le maximum à l’équipe et d’être fier de représenter son équipe! On met de côté les petites fatigues de fin de saison pour apporter au collectif.

Avez-vous le sentiment d’avoir marqué des points sur cette tournée avec notamment deux essais en deux matchs ?

J’ai surtout le sentiment d’avoir essayé d’apporter le plus possible à l’équipe, même si tout n’a pas été parfait. Comme j’avais dit la semaine dernière, le plus important est d’intégrer à fond le projet du XV de France. Les petits états d’âme, il faut les laisser de côté.

Vous deviez avoir les crocs après avoir eu peu de temps depuis cet automne en sélection…

Comme beaucoup de joueurs. J’avais envie de ne pas salir ce maillot. Je voulais lui rendre tout ce qu’il nous apporte, et tout le bonheur que l’on ressent quand on a la chance de l’avoir sur les épaules.

Surtout à un an et deux mois de la Coupe du monde 2023…

C’est une motivation pour tous les joueurs français supervisés par le staff du XV de France. À un an et deux mois de la Coupe du monde, le plus important était de continuer à faire grandir et gagner le groupe. Après, on verra…

Quel est le programme désormais ?

On va quitter le Japon très tôt demain (dimanche). Puis tout le monde va couper un peu et partir en vacances avec ses proches, avant la saison prochaine qui va arriver très, très vite. C’est un rythme de vie assez dynamique mais c’est plaisant.

Vous devez aujourd’hui rêvez de vacances au bord de l’eau…

C’est vrai que désormais on a envie de poser en bord de plage et de ne pas trop réfléchir au rugby! Ça va faire du bien de relâcher mentalement. Il ne faudra pas oublier qu’il y aura une reprise et qu’on ne pourra pas faire n’importe quoi pendant un mois.

Jean-François Paturaud