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XV de France – Kayser: "On vendra chèrement notre peau"

À l’approche de la Coupe du Monde de rugby (18 septembre – 31 octobre), RMC Sport vous propose une série d’entretiens avec les joueurs cadres du XV de France. Deuxième épisode, ce mardi, avec le talonneur clermontois, Benjamin Kayser, qui, à 31 ans, va vivre son premier Mondial.

Benjamin, que représente ce maillot bleu pour vous ?

C’est une fierté toute particulière de pouvoir le porter. C’est un des rares moments où on a l’occasion de représenter notre pays dans toute sa mixité et sa beauté. Il y a une remise en question perpétuelle en équipe de France, ce maillot ne nous appartient pas. Quand on l’a, c’est un passage de témoin. Je veux le rendre plus beau que quand on me l’a donné.

Quel est votre plus beau souvenir en Coupe du monde ?

Sans aucun doute la Coupe du monde 1999. Surtout la demi-finale contre les Blacks (victoire 43-31 à Twickenham). C’est un moment qui m’avait fait trembler. Surtout qu’on était en famille. Je venais de commencer le rugby au Stade Français. Je regardais Christophe Dominici comme un dieu vivant. En plus, Bernard Laporte, alors coach du Stade Français, commentait le match. C’était un grand moment. J’étais un fan absolu de cette équipe de France.

Quel joueur vous a le plus marqué ?

Je supportais le Stade Français. Christophe Dominici. En 1999, il éclabousse la Coupe du monde de tout son talent. Après, pendant quelques années, il est plus discret et sort de nulle part en 2003. C’est une référence absolue. Il traverse les époques en répondant toujours présent sur les gros matches. Et Pieter de Villiers et Sylvain Marconnet. Deux véritables guerriers, marqués par les blessures et dont la force de caractère est impressionnante.

« On y va avec beaucoup d’humilité »

Quel est votre meilleur souvenir de la Coupe du monde 2011 ?

Le quart de finale contre l’Angleterre (19-12 à l’Eden Park). Les Anglais arrivaient archi-favoris et les Français les ont défoncés du début à la fin. La performance n’a pas fait un pli.

Vous sentez-vous soutenu par l’équipe de France ?

Sans aucun doute. On est les premiers déçus quand on perd parce qu’on sait que les gens nous soutiennent. On n’accepte pas toujours les sifflets mais on les comprend parce que tout le monde est amoureux de l’équipe de France.

Comment jugez-vous la poule de l’équipe de France ?

C’est une poule homogène, ouverte. Elle est compliquée. Les Irlandais ont gagné les deux derniers Tournois des VI Nations, c’est une référence européenne. Les Italiens sont toujours pénibles à manœuvrer. Le Canada et la Roumanie sont des sélections qui sont prêtes physiquement. Avec la présence de l’Irlande, on ne peut pas dire que nous sommes favoris de la poule. On y va avec beaucoup d’humilité et d’envie de travailler très dur pour enfin montrer toute l’étendue de notre talent.

Quelle relation entretenez-vous avec le sélectionneur ?

Très bonne. Le patron devant, c’est Yannick Bru, c’est notre référent. Ensuite, Philippe au-dessus chapote un peu tout. Je sens sa confiance et j’ai envie de la lui rendre. C’est un leader d’hommes. Il aime être proche de ses joueurs et laisser les responsabilités aux techniciens Yannick Bru et Patrice Lagisquet (coach des arrières).

Que serait un échec lors de ce Mondial ?

Ce serait de ne pas se lâcher, de ne pas exploiter notre potentiel maximal. L’équipe de France a largement les moyens de sortir de sa poule. Ensuite, on verra match après match.

Pourquoi l’équipe de France pourrait être championne du monde ?

L’équipe de France est relativement jeune, remplie de talents dans chaque ligne. Avec notre esprit, notre passion et si on travaille très dur pendant huit semaines, on est capable d’être au même niveau physique et d’automatismes que les autres équipes et dans ce cas, on vendra chèrement notre peau.

WT