XV de France : Kockott, un ovni chez les Bleus

Rory Kockott et Rémi Talès - AFP
Il y aura donc des nouvelles têtes à Marcoussis pour prochain le stage du XV de France (du 28 septembre au 1er octobre). Parmi elles, celle de Rory Kockott, demi de mêlée du Castres Olympique. Comme le pilier fidjien de La Rochelle, Uini Atonio, lui aussi convoqué pour la première fois par PSA pour préparer les test-matches face aux Fidji (8 novembre), l'Australie (15) et l'Argentine (22), le Sud-africain de 28 ans était sélectionnable après avoir passé le cap des trois années passées sur le territoire français.
Depuis son arrivé à Castres à l’été 2011, celui qui fut sacré meilleur joueur du Top 14 en 2013 a largement fait ses preuves, tout en ne laissant personne indifférent. C’est que le « Sud-af’ » a le sens du spectacle, mais aussi un goût prononcé pour la prise de risques. Dès son premier match avec le CO, il fait parler de lui en préférant jouer à la main plusieurs pénalités au lieu de les tenter. Conséquence : défaite du CO à Perpignan (25-6). Mais le talent a toujours été là e, en 2012-13, Kockott explose. Il devient le meilleur réalisateur du championnat (376 points !) en devançant sa majesté Jonny Wilkinson et crève l’écran en finale face à Toulon (19-14).
Tales : « Il ne doute jamais »
Une réussite qui ne doit rien au hasard pour ce bourreau de travail, à l’esprit de compétiteur irréprochable. « C’est un "lâche-rien", remarque son partenaire Yannick Caballero. Même aux entraînements, lorsqu’on décidé d’y aller tranquille, lui est à fond. Il en fait toujours plus pour être en pleine forme. Je suis sûr qu’il aura à cœur de jouer à fond pour la France. » L’ouvreur Rémi Tales, qui retrouvera chez les Bleus le joueur avec lequel il forme la charnière castraise, n’est pas inquiet pour son équipier. « Il s’inflige énormément de séances individuelles, notamment sur le plan physique. Dès le lundi, quand nous, les Français, on est un peu en récup, lui s’inflige des lourdes séances. Et puis il ne doute jamais. Dans notre sport, c’est vraiment une grosse force. Il a confiance en ses qualités. » Rory Kockott n’est pas seulement un joueur qui ne doute jamais. C’est aussi un buteur de très haut niveau, la qualité pour laquelle Philippe Saint-André veut l’essayer. Il estime en effet que le Sud-africain ne tremblera pas dans cet exercice. Même lors d’un match à très fort enjeu.
Mais le Castrais a aussi sa part d’ombre. Réputé individualiste et chambreur, il perd parfois son sang-froid, s’attirant les foudres de certains adversaires. Ses volte-face dès qu’il fut question de ses vrai-faux départs de Castres ont aussi un peu terni son image. Un handicap avec les Bleus ? « On le voit souvent comme un individualiste, mais c’est un moteur pour une équipe, défend David Darricarrère, entraîneur des arrières du CO. Il est très exigeant envers lui-même et ses coéquipiers. Mais au-delà de ça, il a toujours un mot positif pour toute l’équipe. » Quitte à énerver certains ? « Parfois, il va te rabâcher 50 fois les mêmes trucs et là, ça agace parce que c’est bon, on l’a compris, sourit Caballero. Mais c’est un meneur sur le terrain. » Peut-être celui qui manque au XV de France.