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XV de France : Michalak, l’homme fort

Frédéric Michalak

Frédéric Michalak - -

Auteur d’une superbe tournée de novembre, Frédéric Michalak s’est affirmé comme le nouveau patron technique du XV de France. Un retour en force pour l’ouvreur toulonnais, longtemps décrié pour son inefficacité.

L’herbe est, paraît-il, toujours plus verte ailleurs. Le rugby français a longtemps appliqué cet adage, souvent à juste titre, lors des débats concernant le poste d’ouvreur des Bleus. Car longtemps, le XV de France a cherché à l’étranger un exemple de numéro dix de référence, son buteur froid et infaillible, type Jonny Wilkinson, Ronan O’Gara ou Dan Carter. Si Philippe Saint-André se posait légitimement des questions il y a encore trois semaines, sa réflexion a dû grandement avancer depuis. Frédéric Michalak l’a bien aidé dans sa tâche.

Auteur de 58 points lors de cette tournée de novembre (92% d’efficacité au pied), dont 19 ce samedi face aux Samoa (22-14), avec un essai en prime, le Toulonnais a été un des grands artisans du sans-faute tricolore. « On peut dire qu’il a fait une très belle tournée, tant au niveau du pied, de la gestion et de l’investissement, souligne Philippe Saint-André. Il a été créatif et contre les Samoa, il a été gestionnaire, taulier. Il a su gérer l’équipe dans nos temps faibles et concrétiser dans nos temps forts. Je pense qu’on peut dire qu’on a un très bon buteur. Frédéric Michalak a fait une tournée pleine, à l’image de l’équipe de France. »

Saint-André : « Ne pas le monter plus haut qu’il n’est »

Si le grand public a redécouvert Michalak, ses accélérations foudroyantes et sa faculté à prendre les intervalles, il a aussi vu une nouvelle facette de l’ancien Toulousain. Un calme et un pragmatisme sans doute façonnés lors de ses deux expériences sud-africaines, chez les Sharks (2008 et 2011-2012). Pas une surprise en revanche pour Philippe Saint-André. « On connaît ses qualités. Si on l’a fait revenir lors de la tournée en Argentine (en juin, ndlr), c’est qu’on croyait en lui et en ses qualités, déclare ‘‘PSA’’. Sur ces tests, il a montré sa maturité au poste de demi d’ouverture, parce que les trois matchs ont été différents. »

Mais si la « Michalak-mania » est en passe de déferler de nouveau sur l’Hexagone, l’homme aux 59 sélections refuse de mettre en avant ses performances, pourtant très abouties. « Je me suis senti bien dans le groupe, j’ai essayé d’apporter le meilleur de moi-même à chaque fois », souffle-t-il. Car depuis le Mondial 2003 et sa demi-finale manquée face à l’Angleterre (défaite 24-7), Michalak sait que le vent peut tourner très vite. « Il a déjà payé pour ça, rappelle Saint-André. Il ne faut pas le monter plus haut qu’il n’est, ni le descendre plus bas qu’il n’a jamais été. »

Alexandre Alain avec Pierrick Taisne