XV de France - Parra : « Aucune carte à jouer »

Morgan Parra, préféré à Maxime Machenaud pour affronter les Samoa samedi au Stade de France (18h), refuse de penser qu’il jouera gros à titre personnel. Le demi de mêlée clermontois met surtout en avant son sens du collectif.

Morgan, vous devez être content de retrouver une place de titulaire pour ce match contre les Samoa ?

Oui, je suis content, c’est sûr. Quand on n’est pas titulaire, on veut l’être. Je pense qu’on est tous des compétiteurs. Sinon, on n’a rien à faire ici. On n’a qu’une envie, c’est d’avoir la chance d’être titulaire et de pouvoir jouer. Maintenant, on sait très bien que l’équipe de France n’appartient à personne. Et qu’il y a une grosse concurrence, que ce soit au poste de demi de mêlée ou à d’autres postes. On travaille pour être titulaire. Il faut essayer de faire toujours de grosses performances pour rester au haut niveau et rester titulaire. J’ai une chance. Je sais que ça ne va pas être facile. Ça va être un gros match. On va essayer de profiter, de prendre du plaisir et de faire un gros match tous ensemble.

Pourquoi est-une « chance » selon vous ?

La chance d’être titulaire, c’est de ne pas jouer 20 minutes. Un 9, si ça va mal, il peut rentrer 30 minutes. Sinon, c’est 20, 15, 10 minutes voire ne pas rentrer du tout. C’est la chance de jouer un peu plus longtemps, de prendre du plaisir sur le terrain tous ensemble. Mais je n’ai aucune carte à jouer personnellement. L’équipe de France, c’est un collectif. On a bâti ces deux victoires sur un collectif. La priorité, pour moi, c’est de faire un gros match collectivement. Personnellement, on verra après.

Vous êtes jeune (24 ans) mais déjà expérimenté (45 sélections). Avez-vous encore faim ?

Bien sûr. J’ai eu par moments un peu de difficultés, surtout sur des grosses saisons, comme l’année dernière. J’ai eu un peu de fatigue psychologique, de fatigue physique. Aujourd’hui, tout est revenu. Mais quand on est joueur de rugby, on n’a qu’une envie, c’est d’entrer sur le terrain et de gagner des titres, d’avoir une carrière pleine. Que ce soit à Clermont ou en équipe de France, c’est la même chose, j’ai envie de gagner. Et on verra bien.

Vous allez être associé à Frédéric Michalak, impressionnant depuis le début de cette tournée…

C’est sûr, oui. On va essayer d’être porté par lui. Il est sur une bonne vague. Il marche bien, il est en pleine confiance. Pour nous, les 9, c’est une chance de pouvoir jouer avec lui. Il est talentueux. Il a eu des moments difficiles par le passé mais là, il revient au plus haut niveau. 

C’est lui qui va botter…

Il est dans la continuité. Il enquille, il a un gros taux de réussite. Je ne vois pas pourquoi on changerait. C’est tout à fait normal qu’il prenne la responsabilité de tirer au but. Peut-être que je prendrai quand ce sera un peu plus loin, vers 40m. Et encore, ce n’est pas sûr parce que je n’ai pas non plus un énorme coup de pied. (rires)

Quel sera le plan contre les Samoa ?

Il faudra être prêt physiquement, dans l’engagement. On va éviter certaines zones d’affrontement mais il ne faut pas non plus jouer à la baballe devant et se faire des passes. On sait que c’est très compliqué de jouer face à cette équipe en essayant d’imposant énormément de jeu. Ça reste physique, ça reste un match de rugby. Il va falloir aussi aller les affronter, mettre du pied, alterner. Il y a deux ou trois ans, j’avais pris un plaquage à retardement. Au moment de la passe, il faudra essayer de toujours se tenir très gainé. (rires)

Le titre de l'encadré ici

Parra, demi de mêlée du passé ? |||

Présenté la semaine dernière dans un quotidien sportif comme le demi de mêlée du passé, alors que Maxime Machenaud était celui du futur, Morgan Parra n’a visiblement que modérément apprécié. Mais il ne souhaite pas polémiquer. « Un coup en haut, un coup en bas… Ça va très vite, explique le Clermontois. J’ai l’habitude. J’ai été encensé par moments, descendu à d’autres moments. C’est le jeu des médias. Il faut que ça vende ! Je pense que ce titre a été ravageur et a bien vendu. Je félicite L’Equipe, qui a bien réussi. Je ne suis pas là pour essayer de prouver quoi que ce soit par rapport à ce titre. »

Propos recueillis par Laurent Depret