XV de France : Picamoles, l’explosion

Louis Picamoles - -
Etre épatant. Une fois. Puis deux. Louis Picamoles a attendu ses 29e et 30e sélections en équipe de France, contre l’Australie (33-6) et l’Argentine (39-22), pour démontrer qu’il n’était pas un homme de coups, brillant puis transparent dans le même match et d’une rencontre à l’autre. Deux grandes performances en une semaine, avec notamment un essai contre les Wallabies, ont servi de révélation. Il n’est plus inconstant. Il n’est plus une solution de rechange, un joueur d’impact à utiliser avec parcimonie. Il est un cadre. Un élément indispensable au sein d’une troisième ligne particulièrement efficace et aussi important pour le XV de France qu’un Fred Michalak aux allures de chef d’orchestre.
« J’étais conscient du fait qu’il était capable de faire de telles performances, explique Fulgence Ouedraogo, son ex-partenaire du centre de formation de Montpellier. Dans le passé, il était peut-être un peu moins régulier. Là, il est vraiment au top niveau. Il est en grande forme, physiquement. Et mentalement, on le sent vraiment épanoui, très bien dans sa vie. Il exprime toutes ses qualités au grand jour. » Devenu papa, plus mûr, le Toulousain bénéficie également de la longue préparation effectuée au printemps et à l’été 2011. L’une des raisons de son succès en cet automne 2012 d’après Julien Deloire, le préparateur physique des Bleus.
« Louis, je l’ai vu beaucoup changer, notamment pendant la préparation de la Coupe du monde, souligne l’homme qui fait suer, au sens propre, le XV de France. Il poursuit encore aujourd’hui les efforts qu’il avait entrepris un peu en amont. Je crois que Louis dégage beaucoup de puissance, de force. Il a aussi beaucoup travaillé sur sa capacité à enchainer les efforts de haute intensité. Ça se retrouve dans ses performances sur le terrain. » Il perfore la ligne adverse, tient debout, sert dans le bon tempo. Un travail d’orfèvre dont les Bleus profitent. Comme le Stade Toulousain.
« Il y a encore du travail »
« Je ne suis pas surpris parce que je joue avec lui en club, assure Yannick Nyanga, lui aussi très intéressant lors de cette tournée. Cette année, il nous a fait énormément de bien avec Toulouse. Il a débloqué énormément de situations. Son point fort, c’est qu’il fait énormément de différences. Même si l’équipe est un peu sur le reculoir, il est capable de la faire avancer. C’est quelqu’un de très important dans une équipe. Et il est humble. » Un trait de caractère qui transpire dans ses propos.
« Je n’aime pas trop parler de moi, repousse Louis Picamoles. Je prends du plaisir, comme l’ensemble de l’équipe. La confiance est là. Forcément, quand il y a cet enthousiasme et ce plaisir, c’est toujours plus facile de s’épanouir individuellement. » Et pas question pour lui de s’endormir sur ces lauriers naissants. « Il y a encore du travail, estime-t-il. Tout n’est pas parfait. » Pour Julien Deloire, « il a encore un très fort potentiel et une marge de progression. C’est ce qui est intéressant. Il est aussi très demandeur, donc tant mieux, ça ouvre des perspectives. » Elles paraissent larges. Et belles.