XV de France : Saint-André entretient le mystère

Philippe Saint-André - -
Est-ce une partie de poker-menteur entre Philippe Saint-André et Robbie Deans ? Ou simplement la volonté de limiter les doutes ? En communiquant son XV de départ ce jeudi à 10h, le sélectionneur des Bleus aura une petite demi-heure de retard sur son homologue néo-zélandais des Wallabies (9h30). Mais « PSA » aura surtout retardé l’exercice de 48 heures, puisqu’il est d’ordinaire programmé le mardi précédent un match international. Un décalage qui a permis au staff tricolore de proposer deux séances d’entraînement « plus intéressantes » le mardi.
« Et puis, sur le niveau de forme, sur les petits bobos, ça nous donne une journée de repos ou assez facile le mercredi, ajoute Philippe Saint-André. Ça nous offre plus de flexibilité d’annoncer l’équipe le jeudi. » L’ancien entraîneur de Toulon ne cache pas non plus un autre intérêt à annoncer sa composition à seulement 48 heures de ce premier test-match de la tournée d’automne face à l’Australie, samedi, au Stade de France. « Comme ça, les Australiens auront moins le temps pour se préparer stratégiquement », glisse-t-il malicieusement.
Entre des Wallabies qui ressemblent à un club tant ils passent de temps ensemble et des Bleus qui à chaque fois se plaignent de la fugacité de leurs retrouvailles, la tentative est donc aussi de niveler un peu une opposition que le XV de France craint. « Aujourd’hui, avec les vidéos, on peut savoir beaucoup de choses sur un joueur, explique Louis Picamoles. C’est une façon de se donner le temps de faire les bons choix par rapport à l’adversaire, de leur donner le moins de billes possible pour préparer leur match. »
Machenaud « ne se focalise pas sur la compo »
Mais les remplaçants auront-ils le temps de digérer leur statut avant de prendre place en tribunes ? « Même s’il y aura forcément de la déception pour les joueurs qui ne démarreront pas samedi, on voit en Top 14 ou en Coupe d’Europe l’apport des remplaçants, répond le 3e ligne toulousain. Et le rôle qu’ils peuvent jouer dans un match. Il faut vite dégager cette déception et basculer sur la préparation du match. La pression restera appliquée sur tous les joueurs. »
« Ça ne change pas grand-chose, estime aussi Maxime Machenaud, le jeune demi de mêlée du Racing. On ne se focalise pas réellement sur la compo. On essaye de bien travailler ensemble. Ça tourne à chaque poste. Pour l’instant, on pense plus à l’équipe qu’à nous-mêmes. De toute façon, titulaire ou remplaçant, il faudra apporter le maximum de choses. » Pour Maxime Mermoz, « être sur le banc ou jouer d’entrée », c’est même « un détail ». Il faudra bien 23 combattants partageant la même intensité pour contrarier les Wallabies.