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XV de France: "C’est assez violent", Machenaud raconte comment les réseaux sociaux ont "affecté sa santé mentale"

Le Bayonnais Maxime Machenaud contre La Rochelle le 12 octobre 2024

Le Bayonnais Maxime Machenaud contre La Rochelle le 12 octobre 2024 - Pierre Costabadie/Icon Sport

Dans un entretien au Midi Olympique, le demi de mêlée international de Bayonne, Maxime Machenaud, se livre avec honnêteté sur les dégâts que peuvent provoquer les réseaux sociaux sur le mental des joueurs.

"Maintenant je suis blindé." A bientôt 36 ans (il les fêtera le 30 décembre), Maxime Machenaud aura mis du temps pour surmonter les critiques venues des réseaux sociaux. Le demi de mêlée international (38 sélections) fait partie de ces joueurs qui reconnaissent aujourd'hui avoir très mal apprécié ces milliers de commentaires dont ils ont été la cible. Des attaques permanentes difficiles à encaisser même si le joueur de l'Aviron Bayonnais se souvient que les "com'" étaient très élogieux lors de ses débuts avec le XV de France en 2012.

"La difficulté, c’est que les jugements extérieurs te rentrent dans la tête, ils te persuadent qu’ils ont raison", observe-t-il dans un entretien au Midi Olympique. "C’était les débuts de Twitter (aujourd’hui "X"), un réseau qui est super quand tout va bien pour toi", se souvient celui qui porte alors le maillot du Racing. "Le danger c’est que ça flatte ton ego. Ce n’est pas ton autoévaluation. Tu penses que les gens ont raison quand ils disent que tu es le meilleur."

"La seule chose qu’il y a à faire c’est de ne plus regarder"

Une défaite en Italie en ouverture du Tournoi 2013 (23-18) et tout bascule. Les compliments se tranforment peu à peu en critiques et en insultes. "C’est assez violent", poursuit Maxime Machenaud. "J’ai connu des périodes très difficiles avec les Bleus. Heureusement qu’en club, ça se passait bien. Un commentaire négatif peut te pousser à prouver que les gens ont tort, mais ça peut aussi te détruire."

Pour encaisser ces commentaires négatifs, Maxime Machenaud décide d’aller consulter un psy: "La seule chose qu’il y a à faire, et c’est difficile une fois que tu as commencé, c’est de ne plus regarder. Même si tu n’as pas envie de les voir, les choses te sont rapportées, ou les gens sont inquiets pour toi. Tu n’as rien regardé, mais on te demande si ça va. J’ai beaucoup souffert à cause de Twitter en équipe de France. Je ne m’en cache pas. Je suis allé voir quelqu’un pour régler ce problème."

Malgré son expérience, le demi de mêlée avoue aussi avoir "ramassé" lors de sa première saison à l’Aviron Bayonnais. "Tout ça m’a atteint", reconnaît-il, soulagé d’avoir enfin surmonté ces épreuves. Désireux de protéger ses enfants, Maxime Machenaud a déjà prévenu l'aîné âgé de 10 ans: "Il n'a pas de téléphone et n'en aura pas avant longtemps, par rapport à ça."

ABr