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Yachvili digère mal

Dimitri Yachvili face au Japon

Dimitri Yachvili face au Japon - -

Montrés du doigt par leur sélectionneur Marc Lièvremont après la victoire de samedi contre le Japon (47-21), les cadres français semblent, en apparence, avoir encaissé les critiques. Même si les dents de Dimitri Yachvili ont grincé ce mardi.

Marc Lièvremont sait appuyer là où ça fait mal. L’entraîneur de l’équipe de France avait pointé les défaillances individuelles après la défaite dans le Tournoi contre l’Italie (22-21). Il a récidivé, ce week-end, en chargeant certains de ses joueurs après la victoire contre le Japon (47-21). Parmi eux, Dimitri Yachvili et Imanol Harinordoquy. Alors, les performances des deux Biarrots étaient particulièrement surveillées lors de l’entraînement public du jour. Pas question néanmoins de tomber dans la sinistrose. Bandeau blanc autour des oreilles, très concentré, Harinordoquy s’est juste permis de susurrer lors de l’échauffement quelques paroles d’une chanson de James Blunt qu’un groupe local jouait en bord de pelouse. Pour le reste, c’était du grand sérieux.

De source interne au groupe France, on indique que le Basque était un peu moins jovial au petit-déjeuner. Pendant la séance vidéo, il a également fait preuve d’une grande écoute. Marc Lièvremont n’a d’ailleurs pas dû le ménager, si l’on en croit ses dernières sorties médiatiques. « Imanol comme les autres peuvent être brillants, mais légers aussi. Ce sont des compétiteurs, ils savent se remobiliser », glissait le technicien, très actif au cours de l’entraînement de l’après-midi. Damien Traille, du haut de ses 84 sélections, ajoute sagement : « Ce n’est jamais agréable d’essuyer pas mal de critiques, mais ça fait partie du jeu. Les critiques lors des séances vidéo sont blessantes, mais ce n’est pas pour mettre le joueur au plus bas. C’est pour montrer qu’on attend plus de lui. C’est là que la fierté et l’orgueil ressortent. »

Yachvili : « On aimerait que ça se passe entre quatre yeux »

Alors, pour se détendre, Harinordoquy s’est offert un moment de détente après l’entraînement. Comme plusieurs de ses coéquipiers, il a effectué un jeu de « touché » avec les enfants du club local. « Keep the line, keep the line… » Le grand Imanol n’a pas ménagé ses efforts pour faire gagner son équipe. Le tout dans la bonne humeur. Une fracture au sein du groupe ne semble pas d’actualité. A moins que le Biarrot, atendu mercredi en conférence de presse, ne décide de livrer ses états d’âme.

« Je n’ai pas senti de cassure, explique pour sa part Fulgence Ouedragogo au sujet du grand chambardement dans ce XV de France. Depuis le début, on s’entend bien ensemble. Ce n’est pas maintenant, alors que la compétition débute, que ça va commencer. » Tout aussi concentré que son coéquipier en club, Dimitri Yachvili a également livré une prestation sérieuse lors de l’entraînement basé sur la défense. La journée du demi de mêlée n’avait pourtant pas bien commencé puisqu’il avait appris qu’il débuterait la rencontre de dimanche sur le banc. C’est donc un « Yach » tendu, mâchoire serrée et cassant qui s’est présenté au point presse. « C’est forcément gênant, a déclaré le Biarrot aux 53 sélections. On aimerait que ça se passe entre quatre yeux. Un entraîneur doit être un peu psychologue. Mais s’il a fait cela, c’est qu’on méritait que ça se passe comme ça. Marc est un sanguin. Il dit souvent ce qu’il pense. »