Fortes chaleurs: comment adapter sa pratique du sport?

Course à pied, photo d'illustration. - AFP
La canicule n'est pas encore là, l'été non plus, mais les fortes chaleurs concernent déjà une bonne partie de la France. Pour les sportifs du dimanche comme pour les professionnels, la hausse du mercure implique d'adapter sa pratique. Bruno Burel, médecin du sport et vice-président du Syndicat national des médecins du sport (SNMS-Santé) a listé pour BFMTV.com les points les plus importants pendant cette période. Le maître-mot: "écoute de soi et bon sens".
• Raisonner sa pratique
Pendant les épisodes de fortes chaleurs, Bruno Burel distingue deux situations. D'un côté, celle des sportifs amateurs, qui pratiquent une activité pour le plaisir ou pour se maintenir en forme. De l'autre, les professionnels. Pour les premiers, le médecin conseille avant tout de lever le pied lorsque la température devient trop forte.
Les seconds qui "ont des objectifs" doivent quant à eux calculer le "bénéfice risque" et ne pas hésiter à revoir leurs attentes à la baisse.
Le spécialiste recommande donc aux deux profils d'adapter, à des degrés différents, la longueur des entraînements, mais aussi leur intensité. Une course moins longue, une séance de musculation moins intense.
• Choisir la bonne heure
Il s'agit presque d'une question de bon sens, mais Bruno Burel conseille de bien choisir l'heure de la journée où pratiquer une activité. Exit le soleil au zénith, il faut privilégier les heures les plus froides.
Si la soirée peut-être idéale avec un soleil levé jusqu'à une heure avancée, c'est la matinée qu'il faut cibler. Tout simplement car il s'agit du moment le plus frais. Pour les oiseaux de nuit, rien n'empêche de s'exercer à la nuit tombée. Le spécialiste estime d'ailleurs qu'il n'y a pas d'heure ou de température proscrite.
• Adapter sa tenue
Côté tenue, le médecin du sport insiste sur le fait qu'il est "important de s'habiller de manière légère", mais surtout de porter des "vêtements qui ne gênent pas la transpiration". "La transpiration est le moteur du refroidissement", rappelle le docteur. Pour cela, il faut porter des tissus fins, des fibres naturelles et si possible s'habiller dans des tons clairs, le noir conservant la chaleur.
Il insiste également sur l'importance des couvre-chefs, surtout si le sport est fait en exposition directe au soleil. Bob, casquette, chapeau... Pour un confort supplémentaire, ne pas hésiter à mouiller ses vêtements, s'asperger comme le font les coureurs du Tour de France.
• Privilégier certains lieux
Du sport oui, mais pas partout. Lorsque c'est possible, il faut favoriser la pratique en salle ventilée ou climatisée. Lorsque la séance se fait en extérieur, tous les lieux ne se valent pas.
"Il vaut mieux aller courir dans un sous-bois que sur des quais de béton en plein soleil", appuie avec humour le médecin. Il peut aussi être utile de localiser l'emplacement de fontaines pour se réapprovisionner en eau, spécifiquement lors d'efforts prolongés.
• Ne pas oublier l'alimentation
Pour diminuer la chaleur corporelle, nous suons. Lorsque nous suons, nous perdons de l'eau. Il faut donc veiller à la renouveler. Évidemment, surtout lorsqu'il fait chaud, il faut penser à boire entre 1,5 et 2,5 litres d'eau dans la journée. Mais il ne s'agit pas de la seule manière de s'hydrater.
En effet, dans la nourriture que nous consommons, surtout les fruits et les légumes, se trouve de l'eau qui sera ingérée par l'organisme. Avant et après l'effort, il est donc conseiller de manger des produits contenant des fibres.
• Ces signes qui doivent alerter
Pendant l'effort, Bruno Burel insiste sur le risque nocif de la surchauffe. Le médecin du sport prône donc "l'écoute de soi". Par exemple, si la fatigue se fait ressentir, qu'on ne se sent pas suffisamment reposé ou que l'entraînement de la veille a semblé particulièrement difficile, mieux vaut faire une pause.
"Dès le moment où l'on se sent mal, il faut arrêter", appuie-t-il. Le mieux est de marcher pour faire redescendre la vapeur, tout en rentrant chez soi.