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Mort du pape François: comment l'Argentin s'est forgé une passion débordante pour le foot et un profond respect du sport

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Le pape François est décédé ce lundi 21 avril à l’âge de 88 ans. Le souverain pontife était notamment un amoureux de football et un fan inconditionnel de San Lorenzo, en Argentine. Plus globalement, il percevait le sport comme vecteur d’unité et de fraternité.

Les chrétiens du monde entier sont en deuil. Et les larmes vont notamment couler avec abondance du côté de San Lorenzo, où le club argentin de football, l’autre religion du souverain pontife, perd l’un de ses plus grands fans. Comme l’a annoncé le Vatican ce lundi 21 avril, le pape François est décédé à l’âge de 88 ans. L’évêque de Rome laisse derrière lui une vie de passion pour le sport.

Jorge Mario Bergoglio, son nom avant de s’asseoir sur le trône pontifical, était un fervent supporter du Club Atlético San Lorenzo de Almagro. Vainqueur de la Copa Libertadores (la Ligue des champions sud-américaine) en 2014, le club argentin a notamment vu passer dans ses rangs Ezequiel Lavezzi, José Luis Chilavert, Papu Gomez ou encore Renato Civelli.

Le pape François lors d'un match de l'équipe de football de San Lorenzo (Argentine) - le 25/07/2013
Le pape François lors d'un match de l'équipe de football de San Lorenzo (Argentine) - le 25/07/2013 © YASUYOSHI CHIBA / AFP

Le pape François: "On appelait un type de mon genre une pata dura"

Le pape François a lui-même joué au foot. "J’ai toujours aimé jouer au football, et peu importe si je n'avais rien d'un champion. À Buenos Aires, on appelait un type de mon genre une pata dura, ce qui veut dire que j'avais deux pieds gauches", a-t-il confié dans son autobiographie. Pas spécialement à l’aise avec un ballon, il était donc souvent gardien. "C'est un beau poste, il vous habitue à regarder la réalité en face, à affronter les problèmes ; on ne sait pas toujours très bien d'où ce ballon est parti, mais on doit quand même essayer de l'attraper. Comme dans la vie."

Cette passion pour le football l’a amené à rencontrer Diego Maradona, que le pape François a reçu au Vatican en 2014. L’occasion d’évoquer la fameuse "main de Dieu" lors de la Coupe du monde 1986 entre l’Argentine et l’Angleterre. "Je lui ai fait cette plaisanterie: 'Alors, quelle est la main incriminée?''", a raconté le souverain pontife dans son autobiographie.

Le Pape François et Diego Maradona en 2014
Le Pape François et Diego Maradona en 2014 © AFP

Lionel Messi, autre idôle de l’Argentine, a offert au pape François un maillot dédicacé en 2022. Et en 2023, lorsqu’il lui a été demandé qui il choisirait entre Maradona et Messi, l'évêque de Rome avait opté pour… Pelé: "Maradona, en tant que joueur, était grand, mais en tant qu’homme, il a échoué. Je ne l’ai pas aidé. (...) Messi est très correct, un gentleman. Mais pour moi, de ces trois, le grand gentleman est Pelé. Il avait un grand cœur… J’ai parlé avec Pelé. Je l’ai croisé dans un avion quand il était à Buenos Aires. C’était un homme d’une si grande humanité… Tous les trois sont géniaux, chacun avec sa spécialité."

Messe au Vélodrome et tifo géant des ultras de l'OM

De ses compatriotes Messi et Maradona, en passant par Ibrahimovic ou Buffon, Jorge Mario Bergoglio a reçu les plus grandes stars du ballon rond sous les ors du Vatican et dédicacé des dizaines de maillots et de ballons provenant des quatre coins du monde. En 2014 puis en 2016, Maradona, Ronaldinho, Francesco Totti, ou encore David Trezeguet avaient été rassemblés à son initiative pour des "matchs interreligieux de la paix", au stadio Olimpico de Rome.

En 2023, religion et football se sont encore entremêlés à l’occasion de sa visite à Marseille, où il a donné une messe dans un Vélodrome plein à craquer. Dans le virage sud, les South Winners, l’un des principaux groupes ultras de l’OM, avaient déployé un immense tifo en son honneur. Le pape François y était représenté aux côtés de Notre-Dame-de-la-Garde.

Un "tifo" à l'effigie du pape François est déployé dans le Stade Vélodrome de Marseille à l'occasion de sa venue, le 23 septembre 2023
Un "tifo" à l'effigie du pape François est déployé dans le Stade Vélodrome de Marseille à l'occasion de sa venue, le 23 septembre 2023 © Sebastien NOGIER © 2019 AFP

Le sport comme vecteur d'unité

En dehors du football, l’Argentin a régulièrement souligné l’importance du sport, un puissant vecteur d’unité et de fraternité mais aussi une instrument capable de "bâtir des ponts, faire tomber des barrières et favoriser des relations de paix". "Le sport transcende les frontières, les langues, les races, les nationalités et les religions ; il a la capacité d’unir les personnes, de favoriser le dialogue et l’accueil réciproque", insistait-il juste avant le début des JO 2024. À l’occasion de ces Jeux de Paris, il a également exprimé l’espoir que cet évènement planétaire contribue à la paix et à la solidarité internationale.

En 2021, juste avant les JO de Tokyo, le souverain pontife avait écrit une Lettre ouverte à un athlète olympique. Traduit en plusieurs langues, ce texte de cinq pages avait été distribué aux athlètes dans le village olympique de la capitale japonaise. "Quand je vous regarde, avec une certaine admiration pour ce que vous réussissez à faire, je pense que le sport, avant même de construire une personnalité, la révèle", écrivait le pape François dans cette lettre.

F.Ga