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Alpinisme: 75 tonnes de déchets par saison, comment l’Everest se transforme en décharge à ciel ouvert à cause du tourisme de masse

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Prisé des alpinistes, le Mont Everest est également soumis à un tourisme massif ces dernières années. Au point de connaître une pollution de plus en plus importante et nuisible au plus haut sommet du monde.

Avec plus de 42 millions de vues sur YouTube, le documentaire Kaizen a constitué un véritable carton. Pendant près de deux heures et demie, Inoxtag y documente son ascension de l’Everest. Mais, si le créateur de contenu n’a eu de cesse de prôner une démarche éco-responsable et une volonté de mettre en avant un véritable défi, il a aussi contribué à mettre en lumière le tourisme de masse autour du plus haut sommet du monde. Une multiplication des alpinistes en herbe, voire de complets débutants parfois, qui nuit à la préservation du Mont Everest.

Selon les informations publiées ce mardi par le journal Marca, les nombreuses expéditions pour grimper sur le "toit du monde" ont entraîné une importante pollution. Ainsi, près de 75 tonnes de déchets s’accumuleraient chaque saison (entre mars et mai pour la principale période) sur la montagne depuis l’explosion de ce tourisme de masse.
De la même manière, selon les éléments du quotidien espagnol, on compte près de 8,7 tonnes de déchets liés à la cuisine rejetés dans la nature environnante et 7,7 tonnes de cannettes et bouteilles abandonnées. Une majorité de cette pollution se concentrerait autour du premier camp de base à 2.000 mètres d’altitude.

Les camps de base font grimper la note environnementale

Certes, des initiatives existent pour tenter d’enlever certains déchets comme Clean Everest dont deux expéditions en 2016 et 2017 avait permis de nettoyer près de 5 tonnes de déchets. Depuis, les autorités népalaises se sont attaquées au dossier et se chargent de la campagne annuelle pour réduire les déchets sur l’Everest.

Mais la situation ne serait toujours pas réglée et même au quatrième camp de base à environ 8.000 mètres d’altitude, rendant difficile le nettoyage, près de 1 tonne de déchets seraient accumulés alors que dans les camps inférieurs, près de 450 litres de kérosène sont brûlés chaque jour pour cuisinier et assurer le chauffage. Enfin, malgré un glacier immense, 12.000 litres d’eau seraient extraits chaque jour de l’Everest alors que 240.000 litres d’urine contamineraient les eaux.

Le Népal augmente les prix pour limiter l’afflux de touristes

Afin de limiter le tourisme de masse et de réduire la facture environnementale pour la montagne, le gouvernement népalais a augmenté les prix pour gravir l’Everest au début de l’année 2025. Fixé pour les étrangers à 11.000 dollars (environ 10.200 euros) depuis 2015, le ticket pour s’offrir une virée en haut du plus haut sommet du monde coûte désormais 15.000 dollars soit près de 13.900 euros.

Et même pour les locaux, qui profitent des retombées du tourisme de masse autour de l’Everest, le prix a doublé en passant à 150.000 roupies népalaises soit environ 1.000 euros. En 2024, 600 alpinistes dont 200 étrangers ont bouclé leur ascension… et ont contribué à cette pollution du Mont Everest.

JGL