Amodio : « Je peux être le meilleur, je le sais »

Florent Amodio - -
Florent, quel est votre sentiment après cette médaille ?
Extraordinaire ! C'est le plus fort des championnats d'Europe que j'ai eu à vivre dans ma carrière. Je termine premier sur le programme court, deuxième aujourd'hui (samedi), derrière un Javier Fernandez extraordinaire. J'ai fait mon boulot. C'est la première fois de ma vie que je fais deux quadruples en compétition. Je fournis une prestation magnifique. Le public est avec moi, tout le monde avait le sourire aux lèvres et moi, c’est tout ce qui m’importe. Je suis un homme tellement heureux, j'ai tellement bossé, le travail paie. Je dis merci à tous ceux qui m'aident chaque jour, à Novogorsk (en Russie, où il s'entraîne, ndlr) et à Cergy (son club).
Vous êtes passé en dernier. Avez-vous suivi et les passages précédents, notamment l’énorme performance de Fernandez (deuxième meilleur score de l’histoire sur un programme libre) ?
J’ai tout suivi. J’ai vu Javier patiner, j’ai vu ce score extraordinaire, mais j’étais blindé. Je n’ai pas eu peur. Je suis rentré dans cette arène, je fais mes deux quadruples, mes deux axels, une série de triples… Je suis heureux. Il va falloir que je retombe de cette planète, mais j’en profite enfin après tous ces jours si difficiles en Russie.
Vous semblez plus heureux que jamais. Qu’est-ce qui vouVous semblez plus heureux que jamais. Qu’est-ce qui vous fait tant plaisir aujourd’hui ?s fait tant plaisir aujourd’hui ?
Passer dernier, se battre pour la médaille d’or, avoir un niveau si extraordinaire… Je n’avais jamais vécu ça. Alors c’est merveilleux. Je dis un énorme merci, j’y tiens, à Brian Joubert, qui m’a énormément apporté durant toute la compétition. A toute l’équipe de France bien sûr, on est une famille, mais d’autant plus à Brian. C’est un mec extraordinaire, il m’a porté énormément, il m’a aidé, on est des champions, et vive la France.
La performance majuscule de Javier Fernandez vous a-t-elle transcendé ?
J’étais prêt à faire ces deux quadruples. Aux entraînements, j’ai bossé comme un taré pour être le meilleur ici. Après, j’ai vu Javier et ça m’a enlevé un peu de pression. Je commençais dans mon coin à être tendu. Et puis je l’ai vu, et j’ai dit : « Waouw. Respire, tu as juste à faire ton travail ». Et voilà, je l’ai fait et je suis heureux.
Quelle va être votre programme à présent ?
Je vais retomber sur ma petite planète à Cergy, auprès de mes proches. Je vais respirer un grand coup avant de redonner un coup de collier jusqu’aux championnats du monde (du 10 au 17 mars, à Londres). J’ai vu que j’étais capable, sur le court, de titiller les meilleurs mondiaux, que j’étais capable de passer deux quadruples sur le long, ça commence à devenir du très sérieux et j’en prends conscience. Je vais continuer à bosser dans ce sens-là. Il y a plein de trucs à corriger dans le programme long. Il reste tellement de choses à peaufiner. C’est ça qui m’encourage à retourner au boulot, je peux être le meilleur mondial, je le sais. Là, je suis deuxième européen derrière un très grand champion. A moi de m’y remettre dans cet état d’esprit, ne rien lâcher, continuer à tout donner aux entraînements, à 1000% à chaque instant. C’est ça d’être un sportif de haut niveau. Tant que ce sera comme ça, je n’aurai rien à regretter.