Aubert, le ski en solitaire

Sandrine Aubert - -
On connaissait le marginal Bode Miller avec son van, ses entraîneurs personnels et ses caprices de rock star. Voici que quelques années plus tard, Sandrine Aubert se met à plagier les méthodes individualistes du fantasque descendeur US. Sauf que dans le cas de la slalomeuse tricolore, pas de gigantisme américain, ni de moyens démesurés mis à disposition. La Française se débrouille seule lors des stages d'entraînement avec un staff composé de Samuel Tissot, son entraîneur-compagnon, Pascal Lemoine, son préparateur de ski et Sébastien Amiez (vice-champion olympique du slalom en 2002 à Salt Lake City) comme consultant technique.
Principale difficulté rencontrée par l’athlète française, le financement de son équipe surnommée « Le Team Aubert ». A l’heure actuelle, il lui manque encore 80 000 euros pour boucler le budget de sa saison. « Même si c’est difficile financièrement, je fais mes choix et je les assume, assène-t-elle. Mais je suis heureuse de cette expérience. Puis dans les moments difficiles, on se rend compte qu’on est entouré des gens que l’on a soi-même choisi. C’est important.
« Du mal à gérer la routine du groupe »
Pour se donner de l’air financièrement, Sandrine Aubert compte sur les prize-money et l'arrivée de nouveaux partenaires. Mais la skieuse des Deux-Alpes ne court pas vraiment après la gloire et l’argent : « Travailler comme ça, c’est d’abord un choix de vie avant même d’être un choix de performance. C’est mieux pour moi. De telle façon, je profite de la vie. » A 28 ans, elle en convient, la vie en collectivité n’est plus adaptée à sa personnalité : « J’ai passé dix ans dans les groupes fédéraux français. Et même à l’époque, j’avais dû mal à gérer cette routine du groupe. Cette inertie ne me convenait pas. Puis il faut le dire, je suis vachement individualiste. J’ai d’ailleurs choisi le ski alpin parce que c’est un sport où seule la performance individuelle prime. »