Argent amer pour les Bleus

Médaille d'argent (un peu amer) pour les relayeurs français - -
La famille est presque au complet. Papa Fourcade est arrivé en Bavière dans la matinée et la compagne de Martin Fourcade est, elle, attendue dans la soirée. Fin prêts pour célébrer une médaille collective après les trois décrochées par les deux frères à titre individuel. Mais plutôt que l’or qui était clairement espéré, le relais tricolore doit se contenter de l’argent.
Victorieux à Antholz, le 23 janvier, en Coupe du monde, le quatuor français (Jean-Guillaume Beatrix, Simon Fourcade, Alexis Bœuf et Martin Fourcade) arrivait gonflé à bloc. Bœuf, frustré par ses lombaires, Martin Fourcade, déçu par son raté en individuel (25e), Simon son frère ainé, boosté par sa breloque d’argent sur cette même course : les Bleus étaient attendus. A condition que le fartage et le tir suivent.
Lorsque Beatrix (2 pioches) passe le relais à Simon Fourcade, la France est 3e derrière la Russie et l’Allemagne. Le plus âgé des Fourcade skie aux avant-postes et fait le boulot lors de ses deux séances de tir (2 pioches). Quand Boeud s’élance, les Bleus sont en tête. Le Français oublie ses douleurs au dos et fait un relais de folie, avec un sans-faute au deuxième tir. Martin Fourcade, double champion du monde le week-end dernier en sprint et poursuite, n’a plus qu’à conclure. Le Pyrénéen attaque son premier tour avec 18 secondes sur Emil Svendsen et 26 secondes sur Arnd Pfeiffer. Un premier tir correct (2 pioches) fige les positions. Mais au dernier moment, au tir couché, le champion passe complètement à côté : 3 pioches. Le camp français, l’entraineur Stéphane Bouthiaux en tête, s’arrache les cheveux. Svendsen s’envole alors que Fourcade ajuste, ajuste, et ajuste… Une éternité, qui lui vaut 21 secondes. Le Français ne refera jamais son retard lors des 2,5 derniers kilomètres. Et franchira la ligne avec près de 30 secondes de débours sur son grand rival scandinave au classement général de le Coupe du monde.
Le relais tricolore enlève le globe de la spécialité
Les coéquipiers de Fourcade ont beau lui tomber dans les bras, l’argent de cette médaille est bien amer. La Norvège (1h17m26sec) exulte, elle qui déjà championne du monde et olympique en titre. L’Allemagne prend le bronze. Pour les Bleus, c’est une 5e médaille, mais ils lâchent la tête du classement des nations aux coéquipiers d’Einar Ole Bjoerndalen. Consolation : la France soulève le globe de la discipline, le deuxième après celui de Martin Fourcade en individuel chez les hommes.
Reste à savoir comment le garçon va aborder le mass start de dimanche, l’ultime épreuve masculine, après deux courses plombées par ses erreurs au tir. Ces derniers jours, il avait consacré ses journées de repos à des séances spécifiques. Il se pourrait bien qu’il pose la carabine pour se vider la tête.