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Biathlon: Quentin Fillon-Maillet à la relance

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Médaillé de bronze avec le relais mixte mercredi après avoir collé une belle frayeur en se trompant de route à l'arrivée, Quentin Fillon-Maillet attaque sa première course individuelle aux mondiaux de biathlon à Oberhof en Allemagne avec le sprint ce vendredi à partir de 14h30. Le héros des Jeux olympiques de Pékin où il avait décroché cinq médailles dont deux titres espère décrocher le seul titre qui manque à son palmarès. Et inverser le cours d'une saison très, trop loin de ses attentes après son hiver dernier gargantuesque. 

"Je repars pour quatre ans et je veux gagner tout ce qu’il y a sur ces quatre ans." Qu’ils semblent loin ces mots posés avant que l’hiver ne débute. Quand Quentin Fillon-Maillet s’avançait sur la saison d’après. Après sa folle épopée olympique de Pékin où il a décroché cinq médailles dont deux en or et une saison conclue par l’éclat d’un premier gros globe de cristal.

Une saison de glouton qui lui ouvrait l’appétit pour la suite. "Il n’y a aucune limite avec un gros objectif, faire mieux que ce que j’ai fait à Pékin en 2026 à Cortina. Et il y a quatre saisons au milieu avec le but d’aller chercher les quatre prochains globes et le maximum de médailles aux championnats du monde." Quatre mois ont passés, et le début de saison du jurassien ne s’est pas déroulé comme espéré.

Quatrième du classement général de la coupe du monde, Quentin Fillon-Maillet a déjà fait une croix (mais comme tout le monde) sur le gros globe de cristal promis sauf cataclysme au Norvégien Johannes Boe qui survole cette saison avec 219 points d’avance sur son dauphin Sturla Laegreid… Et 656 sur QFM!

"Une intersaison hyper compliquée"

Au-delà du classement, si le quintuple médaillé olympique de Pékin n’est jamais vraiment passé au travers cette saison, il n’a jamais vraiment brillé non plus! Un seul podium décroché sur la poursuite de Pokljuka début janvier. "Quentin a eu une intersaison hyper compliquée, avance Stéphane Bouthiaux le patron du biathlon tricolore. Avec des sollicitations, la maladie, une opération. Et connaissant Quentin, c’est un stakhanoviste, il a repris l’entraînement plein gaz alors qu’il aurait dû prendre un peu plus de temps pour récupérer."

Moins bien physiquement, et dans le biathlon la sanction va généralement de pair, moins précis derrière la carabine, Quentin Fillon-Maillet n’avait pas forcément vu venir cette situation. "Après la saison, j’étais vraiment très fatigué, je suis parti en vacances, puis je suis tombé malade et j’ai décalé ma reprise d’entraînement. Mais j’ai tout de suite eu envie de reprendre le sport et l’entrainement", expliquait-il en octobre. Il sentait même "des progrès" sur sa préparation estivale. "Cette situation a provoqué pas mal de frustration, avoue avant ces mondiaux Fillon-Maillet. Aujourd’hui, la victoire est loin sur certaines courses, ça me frustre, c’est dur. J’ai du mal à vivre cette période-là. Mais c’est très loin d’être catastrophique. J’ai du mal à parler positivement de mon début de saison: j’ai seulement un podium, et disons 2 bonnes courses. Et encore… Une et demi ! J’ai du mal à me satisfaire de tout ça, j’attends beaucoup plus."

Malade, pas de neige...

Et quand rien ne va… Alors qu’il espérait pouvoir se refaire un physique pendant la trêve de Noël, mais rien ne s’est passé comme prévu. "Malheureusement la période de Noël n’a pas été facile car il a été malade, détaille son entraîneur Vincent Vittoz. Il n’avait pas de neige chez lui et il a un peu galéré pour se repréparer. Il n’a pas eu les meilleures conditions." Il n'y a effectivement pas eu de miracle sur les étapes de coupe du monde du début d’année.

A Oberhof, sur ces mondiaux qui pour la première fois ne comptent pas pour le classement général de la coupe du monde, le Français a donc l’occasion de sauver une saison mal embarquée. "Elle sera toujours en demi-teinte parce que mes deux gros objectifs étaient les championnats du monde et le gros globe de cristal", nuance-t-il. "Il y a des signes qui montrent qu’il est mieux avant ces mondiaux. On pense qu’il a pas mal récupéré", lance Stéphane Bouthiaux. Et Vincent Vittoz de se projeter sur le positif. "Forcément il y a un fond de déception sur ce début de saison. Mais on a eu un peu de temps pour se repréparer, on a bien analysé et il y a un chalenge: il n’a jamais été champion du monde."

L’occasion idéale pour se relancer.

par Julien Richard (à Oberhof)