Brunet, la victoire dans le viseur

Marie-Laure Brunet - -
« J’ai les dents qui raclent le sol ». Le ton est donné. Sous les traits fins de cette biathlète de 24 ans, une volonté presque guerrière. Double médaillée olympique en 2010 à Vancouver puis 7e mondiale l’an passé, Marie-Laure Brunet multiplie les podiums depuis le début de sa carrière (5 fois 2e, 4 fois 3e), sans pour autant en gravir la dernière marche. Le regard bleu fixé sur cet objectif, la belle blonde, originaire des Hautes-Pyrénées, a rongé son frein et évacué sa frustration à l’entraînement. « La victoire en Coupe du monde m’anime, insiste-t-elle, elle va arriver ! Ce qui me manquait pour aller la chercher, c’est une vitesse de déplacement, et j’ai vraiment travaillé pour ça. J’y crois. »
Et elle peut y croire ! Thierry Dusserre, son entraîneur, est optimiste car la biathlète n’a pas ménagé ses efforts et les résultats sont déjà visibles. « On a beaucoup travaillé l’aspect physique et technique, explique le coach. Elle aurait déjà pu gagner, mais en biathlon la victoire peut se jouer sur une pénalité d’une balle passant à côté pour un millimètre. On a amélioré sa vitesse de déplacement, et je pense que ces secondes vont être de notre côté. » Plus aucun défaut ? Peut-être, mais Dusserre rappelle que « la victoire tient non seulement à la performance propre mais aussi à celles des adversaires. »
Une volonté de fer et une âme de leader
En attendant ce premier succès, personne ne viendra mettre en doute le goût de l’effort de Marie-Laure. Et sa discipline lui permet de brûler sainement sa volonté de vaincre. « Ce que j’aime dans le biathlon, explique-t-elle, c’est l’effort physique, les jambes qui brûlent et le goût du sang dans la bouche. Chaque athlète recherche cette adrénaline. » Le champ lexical étonne venant d’un petit physique (1,66m), mais cela correspond tout à fait au personnage.
Son entraîneur ne tarit d’ailleurs jamais d’éloges à son égard, elle qui est si sauvage sur les skis et meneuse de groupe en dehors des pistes. « C’est le leader affiché du groupe, sourit-il. Elle aime ça, elle est essentielle car elle tire le groupe vers le haut. Quand les conditions sont difficiles, elle va dire aux copines « allez, on y va ! ». Elle est là pour amener sa touche personnelle, et m’aider dans ma tâche. » Ce samedi en Suède, à Östersund, Marie-Laure Brunet sera alignée sur le sprint. A 7,5km de son rêve quasi obsessionnel.