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Fourcade à l’assaut de la légende Killy

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Dans la foulée de Renaud Lavillenie, Martin Fourcade peut écrire, ce dimanche (16h), une nouvelle page dans l’histoire du sport français, en égalant les trois ors olympiques de J.C. Killy, sur la mass-start. Un exploit à sa portée.

Vingt-quatre heures après le bond prodigieux dans l’éternité de Renaud Lavillenie, Martin Fourcade peut à son tour entrer dans la légende en égalant ce dimanche Jean-Claude Killy, seul sportif tricolore à avoir remporté trois titres olympiques au cours des mêmes Jeux Olympiques d’hiver (1968). Le pari semblait impensable à l’amorce de cette XXIIe Olympiade. Il est aujourd’hui plus que jamais à portée de fusil du plus grand biathlète français de l’histoire, qui a déjà dans sa besace le titre en poursuite et en individuel. Et encore deux autres cartouches dans son barillet puisqu’en cas d’échec, ce dimanche dans la mass-start, il pourra encore tenter d’égaler le mythe lors des deux relais. En cas de succès, il pourrait carrément tutoyer les Dieux de l’Olympe. Mais de cela, on aura alors tout le temps d’en reparler…

« Beaucoup de monde me compare à Jean-Claude Killy ou à Ole Einar Bjoerndalen (plus grand médaillé de l’histoire des Jeux d’hiver avec 12 médailles à égalité avec Bjorn Daehlie, ndlr), confie Martin Fourcade. C’est avant tout un grand honneur avant d’être un objectif en soi. Je ne me suis jamais battu pour rentrer dans le livre des records. Je me bats uniquement au quotidien, et je m’entraine toute l’année, pour me faire plaisir et vivre avec mes copains et mon équipe des sentiments comme ceux-là, des émotions comme celles-ci. C’est uniquement cela. Les livres d’histoire, c’était seulement au collège. Je ne fais pas de la compétition pour faire partie des meilleurs athlètes de tous les temps. Je trouve ça un peu mégalo.»

« Surfer sur la vague »

Légende. Histoire. Eternité. C’est pourtant bien cela qui sera en jeu, en fin de journée sur le site de biathlon de Laura. L’ensemble de son œuvre est déjà incroyable. Elle peut carrément devenir colossale. « Ca me fait bizarre, souligne Stéphane Bouthiaux, le chef d’équipe de l’équipe de France de biathlon. J’ai toujours entendu parler de Killy. Mais ce n’est pas le même sport… Martin avait plus de possibilités de faire des médailles et Jean-Claude Killy moins de concurrence. Ça s’équilibre peut-être, mais je n’aime pas ce genre de comparaison. » Avant de lâcher, cash, moins par irrévérence que par dilution de la pression. « On n’en a pas parlé une fois … Personnellement, je m’en bats les … Je ne veux pas être vulgaire ! (rires). On n’est pas là pour les records. »

Même si la mass-start est propice à la tactique ou au marquage à la culotte, encore faudra-t-il suivre la cadence imposée par Martin Fourcade, actuellement le meilleur fondeur de la planète biathlon. Quant au tir, lorsque de sa dernière séance d’entraînement effectuée samedi, le quintuple champion olympique a fait carton plein avec 50 tirs réussis sur… 50 ! Vous avez dit intouchable ? « Je n’ai plus de pression et j’ai la chance de ne plus me poser de questions, avoue le Catalan. Je le dis, je vais donc tout faire pour surfer sur la vague jusqu’à la fin des Jeux. » Histoire d’engloutir le livre des records olympique telle une lame de fond qui balaye tout sur son passage.

G.Mathieu à Sotchi