
Fourcade et les Bleus restent sur leur fin

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Avec un Martin Fourcade affaibli par un virus, un tir couché à rallonge, son frère Simon fauché par une gastro et un retard d’1’07 avant le dernier passage de témoin, il ne fallait pas espérer grand-chose du relais tricolore dans le 4x7,5km. Huitièmes à 1’30 de la Russie, nouvelle championne olympique devant l’Allemagne et l’Autriche, les Bleus ont fait ce qu’ils pouvaient avec les moyens du bord.
« On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes, estimait malgré tout Martin Fourcade, le héros français de ces Jeux, compétiteur devant l’éternel. On avait les armes pour aller devant avec les meilleurs, mais on est restés en deçà. Quand je prends le départ, c’était plié. Et moi, je n’avais pas des sensations géniales. C'est une défaite collective. C’est beaucoup de déception. Aux Jeux Olympiques, il y a la vérité de la première semaine, et la vérité de la seconde. On n’a pas su surfer sur la première, on s’est un peu endormis et on n’a pas vu revenir d’autres nations. C’est frustrant. Il faudra s’en souvenir pour aller chercher des médailles dans quatre ans à Pyeongchang. »
4 médailles pour le biathlon
Mais comment leur en vouloir, le biathlon made in France ayant une fois encore parfaitement tenu son rang lors de ces JO de Sotchi et assumé sa réputation de très gros pourvoyeur de médailles, avec un total de 4 médailles : 3 pour Martin Fourcade (2 en or en poursuite et en individuel, 1 d’argent en mass-start) et 1 pour Jean-Guillaume Béatrix (le bronze en poursuite). Comme en 2006 à Turin (2 or, 2 bronze), et un cran en dessous de la cuvée record de Vancouver en 2010 (6 médailles dont 1 en or).
Et puis, avec ce relais infructueux, il n’y aura plus débat. Les relayeurs tricolores ont en effet mis un terme malgré eux à la question qui animait ces derniers jours les discussions de comptoir. S’il était parvenu à décrocher l’or avec ses coéquipiers après ses deux titres individuels, Martin Fourcade aurait-il été considéré comme l’égal de Jean-Claude Killy ? Oui pour les uns, pour qui un métal doré reste un métal doré. Non pour les autres, pour qui le triplé 100% solo réalisé par la légende du ski avait bien plus de valeur. Le débat est donc clos. Rendez-vous dans quatre ans en Corée du sud pour rouvrir le dossier. Martin Fourcade aura alors 29 ans. L’âge théorique de la maturité et de la plénitude sportive.