Fourcade nouveau Dieu de l’Olympe

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Comme dans un rêve, Martin Fourcade a fait la course parfaite. Celle qui fait basculer un destin, et qui vous érige pour l’éternité au sommet de l’Olympe. A 25 ans, le Français fait désormais partie de cette caste d’exception, lui, le nouveau champion olympique de la poursuite. Il était attendu au tournant, il avait déçu samedi en sprint. Mais en costaud, sans trembler ni faillir, le quintuple champion du monde de biathlon s’en est allé décrocher le plus beaux des métaux. Le dernier qui manquait à sa monstrueuse collection déjà garnie de cinq couronnes mondiales, l'argent olympique et 27 succès en Coupe du monde.
Parti avec douze secondes de retard sur le Norvégien Ole-Einar Bjoerndalen, Martin Fourcade a appuyé d'entrée sur le champignon. A l’issue du premier kilomètre, le natif de Ceret avait déjà rejoint la troupe devant lui. En affamé. Le peloton était groupé. La course entre hommes forts pouvait débuter. Une course que le Français n’a pas tardé à prendre à son compte, en patron. Forçant l’allure au fil des kilomètres, et rendant une copie quasi parfaite aux tirs (1 seule faute à la 3e séance). Derrière, la concurrence tirait la langue. Moravec, puis Shipulin, Le Guellec, Bjoerndalen, Soukup et enfin Landertinger sautaient les uns après les autres, ne parvenant pas à suivre le rythme effréné imposé par le cadet des frères Fourcade. Une abdication en règle face à celui qui allait devenir le nouveau champion olympique.
Béatrix complète le tableau
« Ça va être un beau combat de boxe, avait-il annoncé après son échec de samedi. J’espère que je serai dans le match, on va essayer de mettre quelques droites. » Mieux encore, la concurrence en a pris plein la poire. Le seul à avoir finalement esquivé les uppercuts de Fourcade fut son coéquipier de l’équipe de France, Jean-Guillaume Béatrix. Revenu du diable Vauvert après s'être élancé en 14e position, l’Isérois s’offre le bronze olympique comme pour couronner une journée qui fera une nouvelle fois date dans l’histoire du biathlon français. Car après Vincent Defrasne en 2006 et Vincent Jay en 2010 (sans oublier Florence Baverel-Robert en 2006), les Tricolores comptent un nouveau champion olympique.
« Je suis très content pour Martin car c’est le meilleur biathlète de ces dernières années, a confié, fair play, Ole-Einar Bjoerndalen, à l'issue de la course. Il devait remporter une médaille olympique cette année. Moi, je me suis raté au tir aujourd’hui, alors que j’étais très rapide sur les skis. Martin était trop fort aujourd’hui. La bagarre continue pour les prochaines épreuves. » Pour la suite du programme, Martin Fourcade a d'ailleurs déjà son idée sur la question. « Ce n'est pas fini », a-t-il lâché, après avoir franchi la ligne d'arrivée, lui qui reste encore engagé dans quatre autres épreuves. Le festin olympique ne fait peut-être que commencer.