M.Fourcade, chapeau l’artiste

Martin Fourcade s’est couvert d’or ce samedi en remportant le sprint de 7,5 km aux Mondiaux de Ruhpolding (Allemagne). Le cadet des frères Fourcade voit cette deuxième couronne mondiale comme le plus beau moment de sa carrière.

Les supporters français ne s’étaient pas trompés… A quelques minutes du début du sprint, dans la tribune principale face à la ligne d’arrivée, une banderole est déployée, sur laquelle se distingue le message «The Artists ». Présents parmi les 28 000 spectateurs du chaudron de la Chiemgau Arena de Ruhpolding, la petite amie de Martin Fourcade et un groupe d'amis ont soutenu à leur manière les deux frangins Fourcade. L’artiste était bien présent ce samedi en Bavière mais il n’avait rien à voir avec Jean Dujardin. Après un relais mixte raté jeudi, Martin Fourcade avait soif de revanche sur une discipline qu’il ne porte pas dans son cœur.

Pire encore, après deux fautes, le Catalan est persuadé d’être une nouvelle fois passé à côté de sa course. « Ce n’est pas forcément la course qui me réussit le plus. Je n’étais pas content du tir. Je ne pensais pas pouvoir l’emporter avec un 8/10 au tir », confie le natif de Ceret. Comme quoi même les meilleurs peuvent avoir tort. Le cadet des frères Fourcade est devenu pour la deuxième fois de sa carrière champion du monde, comme Raphaël Poirée et Corinne Niogret, en devançant son grand rival Emil Svendsen.

« C’est le plus beau jour de ma vie »

« C’est le plus beau jour de ma vie, ou plutôt de ma carrière. Il y avait beaucoup de pression car j’étais leader de la Coupe du monde et c’est en Allemagne, où le biathlon est roi », se réjouit le Français. Une joie que le roi du biathlon peut partager avec son grand frère Simon, qui a su rectifier le tir après son cauchemar vécu jeudi sur le relais mixte (six pioches et un tour de pénalité). « Je suis fier de ce que Martin a fait, confie l’aîné des deux frangins, cinquième. C’est lui qui est venu me voir avant le départ. Il m’a pris la main en me disant ‘‘Simon, ce n’est qu’un sport’’. Je suis content pour lui et reconnaissant pour ce qu’il m’a dit avant la course. »

Un Martin Fourcade roi de la glisse, psychologue et presque tireur d’élite, qui ne cesse d’épater le clan tricolore. « C’est indescriptible. Martin champion du monde, c’est fabuleux. On n’a pas laissé les gens gamberger. Il nous surprend tous les jours », explique Stéphane Bouthiaux, entraîneur de l’équipe de France de biathlon. L’actuel leader de la Coupe du monde s’est idéalement lancé pour ces Mondiaux, où il compte bien tout rafler, c'est-à-dire les cinq sacres possibles (sprint, poursuite dès ce dimanche à 13h15, mass-start, individuel et relais). Cinq trophées, comme le nombre de statuettes décrochées par le film « The Artist » aux Oscars. En espérant le même succès planétaire pour le Catalan…